Il y a de cela quelques jours un affrontement entre policiers (en service à la brigade anti-criminalité) et des jeunes du quartier Lafiabougou, a viré au drame.
Une simple patrouille nocturne était à l’origine de cet incident meurtrier qui a causé la mort d’un jeune du quartier et des blessés.
Réclamant justice, la population, notamment la frange juvénile de Lafiabougou, a sonné la mobilisation générale contre une police dont la mission première est justement la protection de cette même population et des biens.
Sentant la colère populaire, les autorités n’ont pas tardé à réagir. Tous les éléments de la BAC impliqués dans l’incident ont été mis à la disposition de la justice, puis écroués.
Au-delà de cet incident regrettable, le problème majeur qui se pose aujourd’hui à la police malienne est à situer dans l’encadrement des patrouilles et autres missions de sécurisation.
En effet, et cela ne date pas d’aujourd’hui, les patrouilles policières sont devenues des opérations banales confiées à des agents sans expérience et qui ne sont sous aucune autorité.
Dès lors, l’on est en droit de se poser de nombreuses questions, notamment celle relative à l’emploi des officiers (commissaires et inspecteurs) dans les différents unités et brigades. Pourquoi, ces officiers, au lieu de se morfondre dans des bureaux ou l’ombre des arbres dans les différents commissariats ne sont-ils pas envoyés sur le terrain pour superviser les patrouilles ?
En attendant que la haute hiérarchie sécuritaire du pays apporte des solutions aux dérapages et autres bavures policières, le climat ne cesse de se détériorer entre la police et la population à cause du comportement de certains éléments qui, fort heureusement, ne sont qu’une petite poignée au sein d’une police malienne qui regorge de cadres dont la compétence et le professionnalisme sont constamment loués par de nombreux Maliens.
C H Sylla
Source: L’Aube