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Focus : IBK n’en finit pas de régler ses comptes avec ATT…

Le Mali est au bord du gouffre : les Maliens n’ont jamais été aussi désemparés qu’ils le sont actuellement. Partout dans le pays, les citoyens ont perdu le sommeil. Et ils n’ont qu’une seule préoccupation à l’esprit : de quoi demain sera-t-il fait ?

Pour sauver la nation des périls présents et à venir, il n’y a qu’un choix : s’unir. Mais, le président Ibrahim Boubacar Keïta est-il capable d’impulser cette union sacrée salvatrice pour le pays? A-t-il la volonté de placer la patrie au-dessus de son propre égo?  IBK, est-il finalement ce rassembleur dont le Mali a impérativement besoin?

Pour toutes ces questions, la réponse estNON ! Pour preuve, là où le Mali a besoin d’être rassemblé, uni et réconcilié, le chef de l’Etat, depuis son accession à la magistrature suprême, s’est enfermé dans une logique de revanche et de rancune contre deux de ses devanciers, en l’occurrence les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré.

Contre Konaré, IBK semble avoir la rancune tenace. Il n’aurait jamais pardonné à Alpha de s’être débarrassé de lui, en 2001, alors qu’il aspirait au trône. Mais Konaré ne voyait guère en son Premier ministre de l’époque, ce successeur, capable de prendre le relai…Aujourd’hui, nombreux sont les Maliens à donner raison à ce visionnaire qu’est Alpha Oumar Konaré. Et pour cause…

Avec Amadou Toumani Touré et ce n’est guère un mystère, Ibrahim Boubacar Keïta a entretenu des relations cordiales jusqu’au coup d’Etat. C’est pourquoi, personne ne comprend aujourd’hui l’acharnement, voire la haine, que le chef de l’Etat nourrit à l’adresse de ATT.

La plainte pour «haute trahison » déposée contre l’ancien chef de l’Etat était inspirée par l’ex junte de Kati, qui, après avoir échoué dans sa tentative d’éliminer physiquement ATT et sa famille (lors des évènements de mars 2012), avait émis l’idée de le traduire en justice. Justice divine ! Sanogo et sa bande croupissent actuellement dans les geôles.

Au lieu de rectifier ce qui, en réalité, était une bêtise de la bande de Kati, Ibrahim Boubacar Keïta (à son accession au pouvoir) a étonné plus d’un Malien, en introduisant la même plainte «pour haute trahison» contre ATT. Une plainte jugée (par de nombreux Maliens) à la fois inopportune et injuste.

Paradoxalement, au même moment, IBK déployait le tapis rouge pour recevoir en grande pompe des responsables de la rébellion, ces apatrides aux mains souillées de sang de Maliens. Eux, sont devenus des gens fréquentables. Ils sont mêmes aux petits soins de la République.

Autre paradoxe, le bourreau des journées de braises (en mars 1991) est subitement devenu le « Grand Républicain », qui a droit à tous les honneurs et un chapelet d’éloges…

Par contre, IBK n’en finit pas de régler ses comptes avec ATT. La décision prise en conseil de ministres de transformer la résidence d’Etat de l’ancien président Touré «en résidence des hôtes» est une illustration de l’acharnement  et de l’ingratitude entretenus par le pouvoir en place contre cet homme (ATT). Aussi, cette décision dépasse tout simplement l’entendement. Elle est l’expression d’une certaine haine qui s’est implantée au sommet de l’Etat, et dans la vie même de la nation malienne. Pourquoi, retirer à ATT une résidence qu’il a occupée depuis 1991 et qui (sur décision du président Alpha Oumar Konaré) lui a été affectée, après la transition de 1992 ? Comment comprendre que les anciens présidents, Alpha Oumar Konaré et Moussa Traoré (un ex condamné à mort) bénéficient d’une résidence d’Etat, conformément à une loi de la République, et que le président ATT n’en bénéficie pas ?

Ibrahim Boubacar Keïta a-t-il besoin de ça pour prouver sa superpuissance à la tête de l’Etat ? Qu’est-ce le chef de l’Etat a-t-il finalement contre son prédécesseur ? Qu’est-ce que le président Keïta a-t-il à gagner à opposer, lui-même, les Maliens à travers un déchirement inutile entre les dirigeants du pays ? Le Mali, en proie à des assauts menés par des ennemis extérieurs a-t-il réellement besoin d’un déchirement entre ses fils ? Faute de réponses à ces questions, l’UNION des Maliens n’est pas pour demain.

Au-delà, le président de la République, qui a l’obligation de montrer la voie de l’union et de l’entente aux Maliens, se doit d’être exemplaire dans le sens de rassembler et de réconcilier tous les enfants du Mali.

Enfin, à IBK de comprendre qu’un vrai homme d’Etat, c’est celui qui sait se départir de la rancune destructive au profit du pardon.

C.H Sylla   

 

Source: L’Aube

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