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Fin du sommet du G5 Sahel: les principales décisions de Niamey

Les chefs d’État du G5 Sahel se sont réunis mardi à Niamey, dans la capitale nigérienne. A l’issue des travaux, Mahamadou Issoufou a été désigné nouveau président en exercice de l’organisation sahélienne, laquelle sera désormais gérée par un autre Nigérien, Maman Sidikou, nommé au poste de secrétaire permanent. Autres conclusions de la rencontre de Niamey : la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne afin de réduire la dépendance vis-à-vis des partenaires extérieurs ou encore l’appel des chefs d’État aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies de placer la Force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies…

La 4e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État du G5 Sahel s’est tenue le 6 février 2018 à Niamey, en République du Niger, sous la présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, Président en exercice sortant du G5 Sahel.
Ce sommet auquel ont pris part les dirigeants des quatre autres pays du Sahel, en plus de la ministre française des Armées, Florence Parly, ainsi que des représentants des organisations régionales et internationales, a d’abord entériné la transmission de la présidence tournante du G5 Sahel entre Ibrahim Boubacar Keïta et Mahamadou Issoufou. Le chef de l’État nigérien, nouveau président en exercice du G5 Sahel pour un an, a assuré à ses pairs qu’il allait poursuivre le « travail accompli » pour rendre pleinement opérationnelle la force conjointe.
« Je voudrais vous assurer de ma ferme détermination à travailler avec abnégation dans la poursuite des objectifs que nous nous sommes fixés (…) Je m’emploierai à intensifier les efforts pour rendre opérationnels l’ensemble des fuseaux de la force conjointe, à travers notamment leur dotation en équipements (…) Nous sommes sur la bonne voie et nous nous devons de redoubler d’efforts », a-t-il déclaré dans son discours de clôture.
Ce quatrième sommet des chefs d’État du G5 Sahel a aussi été l’occasion pour nommer un nouveau secrétaire permanent : le Nigérien Maman Sidikou. L’ancien patron de la Monusco (la mission de l’ONU en République démocratique du Congo) succède à un de ses compatriotes, Mohamed El Hadj Najim, qui occupait ce poste depuis la création du G5 Sahel, en 2014.
Ancien ministre des Affaires étrangères, il connait bien les difficultés des opérations militaires internationales puisqu’il a dirigé l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie, de 2014 à 2015. Avec Mahamadou Issoufou à la présidence tournante et Maman Sidikou au secrétariat permanent, Niamey aura en tout cas la haute main sur le G5 Sahel dans les mois à venir.
Autre décision importante au cours du sommet : la recherche des voies et moyens pour le financement de la force régionale de lutte contre le terrorisme, la contrebande et les traites humains. Le président IBK l’a rappelé lors de son allocution d’ouverture : le G5 Sahel manque toujours d’argent pour que sa force conjointe soit pleinement opérationnelle. Selon lui, sur les 450 millions d’euros nécessaires au démarrage de la force, seuls 294 millions ont pour l’instant été promis par différents contributeurs, principalement internationaux.
Il a aussi réclamé la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de ses partenaires extérieurs.
Voilà pourquoi les chefs d’État du G5 Sahel ont instruit le Conseil des ministres à mener des réflexions permettant d’avoir des financements autonomes et pérennes pour les activités de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme dans les États membres du G5 Sahel.
En entendant, ils se retrouveront le 23 février à Bruxelles pour participer à une conférence des donateurs prometteuse afin de boucler le budget de leur force.
Florence Parly, la ministre française des Armées, avait fait le déplacement à Niamey pour ce sommet du G5 Sahel. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, Paris est un des principaux soutiens au projet de force conjointe de l’organisation sahélienne.
Aide financière et matérielle, tractations diplomatiques à l’ONU, mobilisation de partenaires pour soutenir le G5 Sahel, organisation d’un sommet à La Celle Saint-Cloud… Les dirigeants français s’activent pour l’opérationnalisation de la force conjointe. Si ces derniers réfutent toute volonté de retrait militaire du Sahel, ils ne cachent plus leur souhait de « réarticuler » l’opération Barkhane, qui coûte à Paris environ 1 millions d’euros par jour.
Ceci explique-t-il cela pour que les Chefs d’État réitèrent leur appel aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour examiner leur demande d’accorder à la Force conjointe du G5 Sahel un mandat sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies tout en plaidant en faveur d’une coopération plus étroite entre le G5 Sahel et les Nations Unies.
Après les échanges approfondis sur les différents dossiers soumis à l’ordre du jour, les chefs d’État sont parvenus à des conclusions consensuelles qui couvrent les domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, de la promotion de la jeunesse, de l’autonomisation de la femme et de l’accroissement de la résilience.
Aussi, la création du Comité de soutien à la force Conjointe, du Comité de contrôle du G5 Sahel ainsi que celle du Fonds Fiduciaire pour la Force Conjointe sont autant de décisions importantes et avancées décisives prises aux termes du Sommet, lesquelles permettront d’accélérer l’opérationnalisation de cette force et d’assurer une bonne gouvernance dans la gestion des ressources qui lui seront allouées.
S’y ajoutent les projets d’infrastructures structurants du Programme d’Investissements Prioritaires du G5 Sahel (PIP) confirment l’engagement et la détermination des pays respectifs à donner un coup d’accélérateur à leur processus d’intégration sous régionale dans la perspective du développement durable.

Par Mohamed D. DIAWARA

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