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Festival International des Bobos: La communauté des Bwas s’indigne de «l’organisation d’une activité en son nom, sans son implication propre»

Avec l’appui financier des autorités de la Transition, une association dénommée Association des Jeunes pour le Développement Humanitaire (AJMDH) s’apprête à organiser, du 25 au 29 mai prochain, un festival international des Bwas, sans l’implication des Bwas eux-mêmes. Pour exprimer leur indignation suite à la démarche adoptée par les organisateurs, dénuée de tout respect et de considération envers cette communauté qu’on entend célébrer, la plateforme des associations Bwa a organisé, hier, un point de presse, au cours duquel ses responsables ont dit rejeter ce festival, dans sa forme actuelle, n’impliquant pas les Bwas, pour éviter que des incidents du genre rencontrés avec Mme Togola, lors de l’EID, ne se reproduisent.

 

En effet, selon Me. Habib Koné, de ladite plateforme, ce festival international des Bobos, qui est en préparation, est porté par un nommé Aboubacar Diawara, qui en est le Directeur et un certain Michel Zerbo, le président de la Commission d’organisation. Et cela, sans aucun accompagnement ni aucune implication d’une quelconque organisation de Bwa. Et en dépit de l’interpellation des organisateurs.

Ce festival, qui serait financé sur fonds publics, serait placé sous le thème  » Culture et réconciliation nationale : place des valeurs sociétales dans la gestion des questions identitaires dans le processus de la paix et de la réconciliation nationale « .

Chose que la plateforme a saluée en ce sens que le peuple Bwa a toujours vécu en symbiose avec les communautés voisines et n’a jamais eu de problème avec qui que ce soit.  » Le peuple Bô est certainement celui qui a le plus intégré de communautés étrangères, ce qui transparaît avec la diversité des noms de famille Diarra, Coulibaly, Dembélé, Dao et même Cissé, qui revendiquent fièrement leur appartenance à ce peuple pacifique mais téméraire. Aussi, à ce jour, si vous souhaitez mettre en avant une culture à titre d’exemple pour prôner la tolérance et la réconciliation, il n’y a pas mieux à choisir que la culture Bô « , a indiqué Me. Koné. Et d’ajouter que la plateforme n’est pas contre la tenue de ce festival mais ce qu’elle demande c’est l’implication de la communauté Bwa, étant donné que c’est l’image de cette communauté qui va être projetée au cours de cet événement.

A ses dires, à ce jour, aucun maire ni d’autres autorités traditionnelles de la communauté Bwa n’ont été consultés relativement à l’organisation de cet événement.  » Le festival d’Ogobagna, le festival peul, ainsi que le festival soninké sont tous portés par des personnes issues de ces ethnies respectives. Au nom de qui organise-t-on cette activité alors ? Nous disons non à ce festival, sans les bwas. Non à un festival au rabais, non à un festival qui va contribuer à diviser les Maliens « , a déclaré Me. Koné.

A l’en croire, la plateforme a demandé aux organisateurs de lui montrer des esquisses de ce qui va être présenté au nom des Bwa lors de cet événement, pour éviter que des incidents du genre rencontrés lors de l’EID, avec Mme Togola, ne se reproduisent.

Les organisateurs sont restés jusqu’à présent muets.  » Si nous comprenons qu’il revient au ministère chargé de la Culture d’accompagner toute initiative culturelle, il n’est pas non plus contestable que cette promotion ne peut se faire en tenant en marge les communautés qui ont la pleine connaissance desdites cultures. Il est donc évident qu’en l’absence du caractère participatif et d’inclusion, si chère à la tradition, que cette activité ne contribuera pas à réaliser les objectifs de la Transition, même si elle permettra de justifier un décaissement de fonds au nom d’une communauté, qui désapprouve une activité menée en son nom, en contradiction avec le traitement réservé aux autres communautés qui comptent au Mali « , a confessé Me Koné.

Et de poursuivre que si l’objectif de ce festival est vraiment de présenter l’intégration et la diversité de la communauté Bô comme un exemple de cohabitation parfaite en son sein et avec les autres communautés, celui-ci est faussé dès lors que ladite activité divise cette même communauté.

Pour pouvoir rectifier le tir, la plateforme dit avoir adressé une correspondance au ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme pour lui expliquer la situation tout en lui faisant part des aspirations de la communauté.  » Dans notre communauté, l’individu compte peu quand il s’agit d’honneur. Nous renouvelons notre disponibilité à accompagner les actions de promotion de notre culture mais ceci, dans le strict respect de nos valeurs et de notre organisation sociale, ainsi que de notre engagement patriotique « , a conclu Me Habib Koné.

Ramata S Keita

Source: l’indépendant

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