Démarré en 2019, le Festival des cultures traditionnelles du Mali se tiendra cette année. Le lieu prévu pour les festivités demeure la Maison des jeunes de Bamako. Avec pour thème : « Jeunesse et culture traditionnelle », les trois (3) jours seront spécifiquement consacrés à des danses traditionnelles de presque toutes les ethnies du pays ; à des défilés, des contes, des poèmes, des débats. Pour l’édition 2022, des artistes, chasseurs, des guérisseurs et autres catégories douées dans les cultures maliennes quitteront leurs localités respectives pour Bamako, afin de participer à ce festival. Selon Ibrahim Dionkoloni Coulibaly, l’appel est déjà fait à pas mal de personnes qui s’y connaissent dans les cultures bambara, peul, sénoufo, soninké, dogon, bozo, touareg, tamasheq…D’après lui, les gens auront la chance de découvrir des plats, habits, condiments et d’autres choses traditionnelles qui ne se trouvent pas à Bamako. Le droit des jeunes à accéder à la vie culturelle, à en bénéficier et à y participer activement est inscrit dans le droit international. Ce droit constitue un élément fondamental de leurs (jeunes) droits culturels et humains, explique le promoteur de Dion-communication & production. Aux dires d’Ibrahim Dionkoloni, « il est nécessaire que les jeunes participent à la vie culturelle, afin de comprendre leur propre culture et celle des autres. Ce qui leur ouvre des horizons plus vastes, renforce leur capacité de résolution pacifique des conflits, et favorise le respect de la diversité culturelle ». Le but du festival est de permettre à tous les jeunes d’apprécier la diversité culturelle et la contribution de la culture au développement durable, a-t-il dit. Aussi, estime M. Coulibaly, le patrimoine culturel immatériel et l’éducation (école) sont indissociables et se renforcent mutuellement. Le patrimoine culturel peut également, à ses dires, enrichir l’expérience des jeunes en donnant à l’éducation plus de sens et de pertinence au regard de leur vie. Alors que des millions de jeunes vivent en chômage, la culture peut servir de source clé d’autonomisation sociale et économique. Elle peut renforcer l’inclusion des groupes ou personnes marginalisées en renforcer le sentiment d’appartenance. « La refondation du Mali ne peut pas se faire sans l’implication de la culture. C’est à nous(Maliens) de valoriser notre culture. Pour ce faire, a poursuivi Ibrahim Coulibaly, les jeunes doivent être fortement impliqués dans la vie culturelle. Ils doivent connaitre leur passé, la façon de se comporter et de vivre au sein de la société. Le rôle des parents est de leur inculquer ces valeurs d’antan ». D’où le thème « jeunesse et culture traditionnelle », confie-t-il. Pour Djibril Diby Diarra, directeur de la Maison des jeunes de Bamako, la tenue du présent festival est non seulement salutaire, mais entre aussi dans le cadre de la mission de la structure des jeunes. Ce thème relève de la jeunesse et la demande de se ressourcer. « Il demande aux jeunes de connaitre d’abord leur passé avant de construire leur futur. Parce que pour aller de l’avant, renchérit-il, il faut d’abord connaitre son passé. L’avenir de ce pays est la jeunesse ». Aussi présent sur la scène, le directeur de la radio Siguida Kunkan, en l’occurrence Benkè Fomba, rapporte que l’objectif du festival est d’inciter les uns et les autres à valoriser les habitudes traditionnelles. Des innovations majeures sont attendues cette année. Des artistes viendront de Gao, Kidal, Ségou, Baniko, Bélédougou…, a annoncé Benkè Fomba.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS