Le bureau national élu par la Fédération nationale des groupements professionnels de transporteurs routiers du Mali (Fenagroup) depuis le 14 septembre 2014 est actuellement frappé de caducité. En d’autres termes, le mandat n’est plus valide depuis plus de deux ans. Tous les regards sont donc tournés vers le président sortant, Amadou Diadié Sankaré, qui tarde à convoquer le congrès et prolonge de fait son mandat, en toute illégalité.
C’est à la suite d’un congrès extraordinaire, tenu le dimanche 14 septembre 2014, que le bureau sortant de la Fédération nationale des groupements professionnels de transporteurs routiers du Mali (Fenagroup) a été mis en place, pour un mandat de cinq ans. Ce bureau est dirigé par Diadié dit Amadou Sankaré qui succède à feu Madoukoroba Traoré, lequel avait décidé de son vivant, de plein gré, de se retirer après des décennies de syndicalisme au profit du secteur des transports du Mali.
Feu Madoukoroba ouvrait donc la voie à l’alternance à la tête de la Fenagroup. Il voulait donner du sang neuf à cette organisation, pour lui permettre de mieux faire aux défis qui l’interpellent, en comptant notamment sur l’apport dynamique de jeunes loups aux dents longues. C’est ainsi qu’à l’issue des travaux de ce congrès extraordinaire du 14 septembre 2014, Diadié dit Amadou Sankaré a été installé aux commandes à la tête d’un bureau de 29 membres.
D’emblée, il avait su rassurer sur les fortes attentes des syndicats et coopératives de transporteurs en dévoilant un ambitieux programme, non sans préciser ” avec la participation de tous “. Selon lui, l’amélioration de l’offre de service de transport doit passer indispensablement par l’organisation et la restructuration du secteur des transports au Mali ; le financement à hauteur de souhait pour l’acquisition d’équipements adéquats ; l’assainissement de l’environnement législatif et réglementaire du secteur des transports ; le développement et l’accroissement des partenariats avec les autres acteurs du transport tant sur le plan national, sous régional, régional qu’international et, enfin, l’appui et l’accompagnement des pouvoirs publics. Tout un programme !
Où en est-on actuellement ce qui concerne ce programme ambitieux ? Même si le bilan est jugé positif pour certains t mitigé pour d’autres, il faudra attendre le congrès, l’instance suprême de la Fenagroup, pour en savoir davantage. Ce congrès, justement, tarde à être programmé, malgré le mandat tombé dans la caducité depuis l’année 2019.
Si d’autres organisations étaient dans cette situation, on allait certainement entendre beaucoup de bruit, mais le monde des transporteurs reste calme et vaque à ses occupations tranquillement, en attendant de pouvoir, enfin, désigner un nouveau bureau pour un nouveau mandat.
“Nous n’avons aucun problème avec Diadié qui peut rempiler s’il le veut”, affirme un membre de la Fenagroup qui ajoute : “Il avait bien démarré, même si, après, la crise multidimensionnelle que le pays traverse a été un frein au développement des activités”.
“La crise ne doit pas être un prétexte car c’est justement pendant la crise que nous avons beaucoup besoin de voir la Fenagroup bouger parce que le secteur du transport est fortement interpellé lors de cette crise. C’est vrai que, pour le moment, Diadié Sankaré a de fortes chances de succéder à lui-même pour un nouveau mandat puisqu’aucune velléité ne s’est manifeste contre lui, mais il faut plus de dynamisme parce les défis sont top nombreux pour les acteurs du transport”, renchérit un autre.
Il faut rappeler que la Fenagroup regroupe l’ensemble des transporteurs regroupés au sein des syndicats et coopératives de transporteurs au Mali. En un mot, la Fenagroup, c’est la faitière des transporteurs au Mali. Elle est chargée, entre autres, de définir, mettre en œuvre et faire appliquer une politique cohérente de développement du secteur des transports routiers en République du Mali dans l’intérêt de ses membres et des usagers ; de mener avec ses adhérents une action commune en vue de développer le transport routier en République du Mali, d’établir et de maintenir une liaison et une coordination entre les groupements professionnels qui en sont membres.
Notons, quand-même, que chaque groupement professionnel membre conserve son autonomie de gestion.
A.B.NIANG
Source: Aujourd’hui-Mali