Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2018, la Fédération malienne des associations de personnes handicapées (FEMAPH) en collaboration avec ses partenaires a élaboré un manifeste. Conçu sur la base des préoccupations réelles des personnes handicapées, il a pour objectif de présenter aux différents candidats à la présidentielle un document qui fait du respect des droits des personnes handicapées une priorité nationale dans leur projet de société.
Ce document en 17 points sera officiellement proposé aux 24 candidates à la course pour Koulouba 2018, ce jeudi 12 juillet 2018, au siège de la FEMAPH, à Bakaribougou, à partir de 10 h.
Dans le document, il ressort que les personnes handicapées du Mali, estimées à près 2 247 500 personnes, regroupées au sein de la Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH), se disent conscientes du déséquilibre social que le handicap peut engendrer, dans notre pays.
Aussi, convaincues de leur rôle dans le développement économique et social d’un Mali émergent et au regard des instruments juridiques nationaux et internationaux demandent l’adoption des différents décrets d’application de la loi relative aux droits des personnes vivant avec un handicap par le Président de la République.
En effet, une loi sur les droits des personnes handicapées a été adoptée par l’Assemblée nationale en sa session du 10 mai 2018, et promulguée le 12 juin 2018. Toutefois, les différents décrets d’application restent à élaborer.
Dans ledit manifeste, la FEMAPH et ses partenaires demandent leur implication dans le processus d’élaboration et d’adoption des différents décrets comme ce fut le cas pour la loi.
De même, cette organisation faitière des personnes handicapées exige du futur président de la république le recrutement d’au moins 100 jeunes diplômés à la fonction publique chaque année à titre exceptionnel.
Au nombre des doléances de la FEMAPH, il y a : la création d’un observatoire chargé des questions des personnes handicapées, rattaché à la présidence ou à la primature ; la mise en place d’une Agence nationale de promotion de l’emploi des personnes handicapées (ANPEPH) ; de même que la nomination des personnes handicapées aux postes de décisions.
Autres points importants, la facilitation de la participation des personnes handicapées aux élections ; la création d’une ligne budgétaire pour la FEMAPH dans le budget de l’État ; la prise en charge des factures d’eau et d’électricité des sièges de l’UMAV, AMALDEME, AMASOURD, AM-VESOS, AMPHP.
Par ailleurs, la FEMAPH exige dans le document le recensement national des personnes vivant avec un handicap et la constitution d’une base de données concernant le handicap ; l’accès équitable des enfants handicapés à l’éducation à travers la mise en œuvre effective de l’éducation inclusive sur toute l’étendue du territoire national ; le renforcement des appuis alloués à l’Institut des Jeunes Aveugles, l’École des Déficients Auditifs, au Centre Psycho-Médico-Educatif de l’AMALDEME et au Jardin d’enfants du Centre de rééducation des handicapés physiques.
On note également la construction de siège pour les membres et démembrements de la FEMAPH ; le soutien aux activités sportives, artistiques et culturelles ; la mise en œuvre des recommandations de Handi-Forum, adopté par les 8 pays de l’UEMOA, à Bamako le 28, 29 et 30 juin 2010 ; l’obtention de bourses d’études pour les étudiants handicapés ; la création d’un service de prise en charge des personnes vivant avec un handicap lourd.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin