Réunis, lundi après –midi à la Holding Ben&Co, banquiers et importateurs d’hydrocarbures ont aplani leurs divergences dans cette affaire, jugée pourtant grave. Très grave

Annoncée, jeudi dernier par notre confrère  ‘’22 septembre’’, l’affaire dite des « fausses cautions des importateurs de produits pétroliers » a suscité colère et indignation. Non seulement, dans le cercle fermé des opérateurs pétroliers ; mais aussi, dans les banques et établissements financiers.

Et pour cause : certaines sociétés et entreprises en règle avec leur banque se sont retrouvées sur la liste noire. C’est, entre autres, le cas de la Holding Ben&Co, la SOMAYAF ou la société Soleil Services…

La Holding Ben&Co,  SOMAYAF et SOLEIL SERVICES… en règle

Réputée la plus grosse importatrice de produits pétroliers de notre pays, la Holding Ben&Co paie, chaque mois en droits de douane, plus d’un milliard CFA. En dépit du fait que la plupart de ses clients sont exonérés.

« La Holding Ben&Co n’a jamais triché avec la douane. Elle a toujours payé ses droits dans les délais », indique un haut cadre de la douane, qui a dirigé le Bureau des Produits Pétroliers (BPP) pendant près d’une décennie.

Vient ensuite, la SOMAYAF. Fondée par Cheick Oumar Yattassaye, elle est le premier fournisseur des régions de Tombouctou, Mopti et Gao… en hydrocarbures. Elle dispose de stations –services dans tous les cercles de Mopti ; mais aussi, à Bamako, Ségou, Koutiala…. Elle verse, chaque mois à la douane, des droits oscillant entre 500 et 600 millions CFA.

Enfin, la société Soleil Services. Certes, elle ne dispose pas encore de la surface financière des deux premières. Mais, contrairement à une information distillée par certains médias, elle dispose bien d’une caution en règle, enregistrée sous le numéro 2294 /BCI/12/2011.

Indignés par les « vraies fausses listes » publiées dans la presse, importateurs d’hydrocarbures et banquiers se sont retrouvés, lundi après- midi, à la Holding  Ben&Co. Objectif : démêler l’écheveau de cette affaire, qui risque de mettre en péril l’approvisionnement régulier de notre pays, d’une part. Et, d’autre part, rendre publique la liste de tous les opérateurs pétroliers en règle avec leur banque.

Un rapport jugé « partial »

Tout est parti d’un rapport élaboré par un expert comptable mandaté par l’Etat. Rapport, dont les extraits ont été exploités par la presse.

Selon un expert proche de la douane, le plus gros péché de ce rapport aura été l’absence du contradictoire.

A en croire notre source, l’auteur du rapport aurait pu écrire aux banques pour réclamer la liste des opérateurs pétroliers détenteurs d’une caution. Ou, à tout le moins, approcher les opérateurs pétroliers, dont les cautions se prêtent à … caution. En clair, respecter le principe du contradictoire, afin de séparer la bonne graine de l’ivraie. Ce qui n’a pas été fait.

Conséquence : des importateurs d’hydrocarbures à l’intégrité morale et intellectuelle reconnues se sont retrouvés, par erreur, sur la liste de ceux qui sont présumés détenteurs de « fausses cautions » auprès des banques.

Les originaux de ces cautions sont logés dans un coffre –fort à la direction nationale du commerce et de la concurrence.

Estimée, abusivement, à 200 millions CFA par opérateur pétrolier, la caution représente 10 % de ce montant. Soit 20 millions CFA. Et c’est la banque qui garantit les 180 millions CFA.

En d’autres termes, la caution n’est rien d’autre qu’une garantie offerte aux opérateurs pétroliers par la banque. Soit pour le paiement des droits de douane, des taxes ou des         impôts… en cas de besoin.

Certes, toutes les stations d’hydrocarbures ne disposent pas de caution bancaire. Mais à en croire notre source, la plupart des sociétés et entreprises citées sont en règle vis-à-vis de leur banque.

A l’issue de leur réunion, tenue lundi après –midi à la Holding Ben&Co, importateurs            d’hydrocarbures et banquiers considèrent cet incident, désormais, clos.

Oumar Babi