Il était presque 15 heures ce lendemain de la fête de ramadan à Lafiabougou, la grosse voiture du célèbre prêcheur venait de déposer la jolie Fati. Elle descend du véhicule au bout du carré et s’engouffre dans la deuxième famille contigüe à la leur, c’est là que vit sa meilleure copine Adiara. Aussitôt les deux filles sortent, empruntent un taxi, direction le grand marché de Bamako. Fati était allée se payer une moto Djakarta, mais en plus elle a aussi acheté dix (10) complets de Bazin riche, trois (3) autres complets pour Adiara et plein de petits trucs pour fille. C’est donc aux environs de 19 heures que les deux filles sont arrivées dans le quartier.
En effet, il était désormais de plus en plus de notoriété publique que la fille Fati était la copine du prêcheur.
Très souvent c’est le véhicule reconnu de tous qui vient embarquer ou déposer Fati. Bien sûr que la rumeur avait aussi circulé dans le quartier.
Ainsi donc l’achat de la moto Djakarta et son corollaire de paquets avait quel que peut confirmer la rumeur.
En outre, Fati qui avait rencontré son prêcheur à quelques jours du mois béni de ramadan avait commencé à changer de mode de vie.
La gamine de 17 ans était très emballée par cette nouvelle aventure qu’elle n’avait cessé de raconter souvent les détails à ses copines.
Ainsi, elle avait une fois révélé à Adiara : “Ce Vieux ne vaut rien, à peine que l’on se connait, il veut que l’on parte dans son chantier et de surcroit en plein mois de ramadan… “.
Bref Fati pense avoir eu de l’argent par intelligence et par son sens de l’observation. En fait, elle avait utilisé “le Nachi ” (liquide magique) du marabout contre lui, pour extirper cette grosse somme.
L’histoire débute aux environs de 10 heures du matin comme préalablement convenu le chauffeur du marabout était venu chercher Fati derrière l’école fondamentale. Nous sommes le lendemain de la fête, le grand marabout avait promis à Fati de la présenter à des amis. Mais au paravent ils ont fait quelques escales dans trois quartiers de la ville.
La première fois c’était à Djicoroni devant une villa, avant de descendre du véhicule le grand marabout s’empare de la petite bouteille qui trainait à ses pieds, se rince la bouche 3 fois et descend.
Au bout de quelques minutes, il revenait avec une enveloppe, pour Fati “Elle contenait beaucoup d’argent “.
Ce rituel s’est répété 3 fois, donc 3 enveloppes bourrées d’argent et avant chaque sortie le marabout s’est rincé la bouche 3 fois, pour ensuite revenir avec une enveloppe.
C’est donc aux environs de 13 heures que le marabout et sa copine étaient arrivés sur le chantier.
Au moment de descendre du véhicule, Fati fait exprès d’oublier son téléphone dans la voiture.
Au bout de quelques minutes dans la grande maison, elle prétexte d’aller chercher son téléphone. Malgré la volonté du marabout d’aller lui-même chercher le téléphone, Fati avait insisté pour s’emparer de la clé avec le chauffeur.
Elle ouvre la portière s’empare de la bouteille de ” Nachi ” rince sa bouche 3 fois exactement comme le grand marabout. A peine rentrer elle rappelle ” Tonton je veux de l’argent pour payer ma moto, tu m’as promis… ”
Sans autre forme de discussion, le grand marabout avait commencé à compter les liasses, il remet aussitôt un lot à Fati.
C’est dans le domicile de sa copine Adiara qu’elle avait comptée le pactole, pour se rendre compte que dans l’enveloppe il y avait plus de 2 fois le prix d’une moto.
Alors la question qui se pose est de savoir : “Est-ce le Nachi a fonctionné ou alors c’était les prévisions du marabout ?’’
En tout cas en apartheid le chauffeur est convaincu, que c’est le “ Nachi “, car il n’a jamais vu son patron donné autant d’argent à une fille ; même celles qui ont par suite été ses épouses.
Alors on ne saura jamais ce qui a fonctionné. Dans tous les cas Fati continue de dépenser son argent, surtout que désormais c’est la rupture avec le grand marabout.
Youba KONATE
Source: Zénith Balé