L’avènement du COVID 19 au Mali a coïncidé avec la persistance des contraintes destructives pour les activités des agences de voyage. Ce secteur a trois activités principales : le tourisme, la billetterie et le pèlerinage.
La 1ère, c’est-à-dire le tourisme, a dégringolé depuis 2009 avec la prise des otages pour s’arrêter définitivement avec la crise politico-sécuritaire de 2012.
La seconde, la billetterie, a connu de beaux jours, depuis la multiplicité des vols aériens pour se retrouver elle aussi dans « easypay » c’est-à-dire le prépayé dans la billetterie. La 3e, le pèlerinage, a commencé sa descente aux enfers à la suite de l’apparition de la COVID-19. A cause de cette situation, la OMRA 2020 a été annulée et le pèlerinage 2020 dans le statuquo. Donc la billetterie est celle qui a été frappée de plein fouet par le coronavirus parce que la fermeture de toutes les frontières a occasionné l’arrêt de tous les vols.
Face à cette situation, les Agences de voyage ont été la première corporation à saisir le Ministre de l’Economie et des Finances, donc le Premier ministre, pour lui soumettre des requêtes. C’est pourquoi le Chef du gouvernement a reçu cette catégorie de professionnels en priorité.
A l’issue de cette rencontre, la réponse du Premier ministre était en substance que l’Etat n’a pas les moyens pour faire face à cette requête. Mais, il a annoncé le paiement imminent de la dette intérieure pour soulager les acteurs économiques dont des Agences de voyage à qui l’Etat devait.
La facilitation de prêts bancaires pour les entreprises privées, soutenu par le fonds de garantie, l’examen des doléances des agences de voyage et le retour à la table de négociation après cet examen ont été autres annonces faites ce jour par le Chef du gouvernement.
Dans cette perspective, les Agences de voyage ont été informées des dons de céréales (riz et produits de la transformation) aux hôteliers, artisans et aux transformatrices de produits agricoles. C’est le lendemain que les agences de voyage ont été informées de ce don et de l’oubli de leur corporation.
Le Directeur National du Tourisme et de l’Hôtellerie a fait savoir que les bénéficiaires du don ont été priés de partager par Solidarité avec leurs collègues des Agences de voyages. Il s’agissait de 50 tonnes de riz et 50 tonnes de céréales de transformation. En faisant une estimation, si les agences de voyages devaient être prises en compte dans le partage, chacune devrait avoir 3kg ! Oui, trois kilogrammes !
Insultant pour elles malgré leur dénuement
C’est pourquoi elles ont remercié son Excellence Monsieur le Premier ministre, mais elles ont décliné l’offre en raison du non-sens de l’opération.
Les Agences de voyage membres de l’AMAVT ont profité pour réitérer leurs requêtes auprès du Premier ministre.
Il s’agit de la reconnaissance de leur secteur d’activité comme étant « un secteur sinistré » à classer parmi les secteurs prioritaires du fait de l’impact des différentes crises qu’il a subi depuis 2012.
Les promoteurs d’Agence de voyage ont aussi demandé le « dégrèvement des charges » comme la cotisation à l’INPS, à l’AMO, la contribution forfaitaire pour l’employeur (CFE), la taxe de logement (TL) et la retenue de l’ITS pour le personnel resté pendant la durée de la crise. Ils réclament aussi le report à la fin de la crise du règlement des impôts dus au 31 mars 2020, acompte prévisionnel (patente, BIC, IS…)
En vue de préserver une partie de la trésorerie des agences de voyages, l’autorisation de remplacer l’obligation de rembourser lorsque le voyage ne peut être effectué, par l’émission d’un avoir valable un an pour les agences de voyage travaillant avec l’Etat.
L’AMAVT a aussi souhaité l’intervention du gouvernement auprès des banques afin de faciliter et garantir les prêts de trésorerie et la restructuration des Agences de voyage ou la consolidation de leur encours. Elle compte aussi sur le paiement en priorité de tous les mandats des Agences de voyages au niveau du Trésor, tout en sursoyant à la retenue par les impôts. Et naturellement que ces acteurs économiques demandent l’octroi d’une subvention pour financer les charges d’exploitation comme le loyer, le personnel et autres en l’absence de tout chiffres d’affaire pendant la durée de cette crise.
Et comme on peut le constater, les Agences de voyages ne demandent pas l’aumône aux autorités maliennes, mais des mesures d’accompagnement concret pour aider le secteur à survivre à cette crise sanitaire et mieux se projeter dans l’avenir !
HamadyTamba
LE MATIN