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FACE A L’UE ET A L’UA : Le président IBK s’est montré malien

En janvier 1961, le président Modibo Keïta devant les ambassadeurs accrédités au Mali, annonce l’évacuation des troupes françaises basées à Kati, Bamako, Gao et Tessalit et Bamako. IBK n’a pas le courage du président Modibo Keita. Cependant, il peut tirer toutes les conséquences comme le président Modibo Keïta a tiré toutes les conséquences après les évènements du 19 au 20 août 1960, avec la proclamation de notre indépendance le 22 septembre 1960 et l’évacuation des troupes françaises stationnées sur notre territoire. A cet effet, lisez son discours du 20 janvier 1961 :

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«Excellences

Je vous remercie de vous être distraites de vos augustes occupations et de vos nombreuses préoccupations pour répondre à mon invitation. L’importance de la communication exige que je vous la fasse moi-même. A l’heure qu’il est, l’ambassade de France en République du Mali est informée par mes soins de la décision de mon parti et de mon gouvernement de voir la France évacuer les bases militaires de Bamako, de Kati, de Gao et de Tessalit, qu’elle occupait du fait des accords franco-maliens signés à Paris le 22 juin 1960, entre elle et la Fédération du Mali et qui deviennent caducs après les événements du 19 au 20 août 1960 et l’acte de reconnaissance par la France du gouvernement du Sénégal, acte qui consacre la dislocation de la Fédération du Mali.
La République du Mali a affirmé sa volonté de coopérer avec la France sur la base de la non-ingérence dans nos affaires intérieures et du respect de notre souveraineté. La décision de mon parti et de mon gouvernement ne met nullement en cause cette volonté. Elle est l’expression de notre conviction qu’à moins d’abandon volontaire de souveraineté de la part d’un État jeune ou d’accords particuliers dans le domaine de la défense, les troupes de l’ex-puissance coloniale ne peuvent stationner sur le territoire de l’ex-colonie aux côtés des troupes du jeune État. D’autre part, le peuple du Mali, l’Union Soudanaise-RDA., et le gouvernement de mon pays ont toujours affirmé leur option en faveur de la politique de non-alignement sur l’un ou l’autre des deux blocs. Cette attitude est en contradiction avec la présence, sur son territoire, des troupes d’une puissance étrangère et à laquelle ne le lie aucun accord et qui d’autre part est engagée dans le pacte militaire d’un bloc.
Je prie, vos Excellences, d’informer vos gouvernements respectifs et d’attirer leur attention sur notre ferme décision de l’évacuation rapide des troupes stationnées en République du Mali.
Je vous remercie.»

Le président IBK devait annoncer à l’UE (Union européenne), si elle ne trouve pas la solution, le Mali ne renouvellera pas le mandat des Nations unies au Mali en juin 2015 et le Mali à travers son peuple souverain doit prendre ses responsabilités. Pour cela, le président IBK doit convoquer une conférence nationale souveraine qui doit traiter tous les problèmes maliens avec minutie et sur un temps très long. Le président IBK doit comprendre que chacun des membres de l’UE a son propre agenda. Ils sont sourds à toutes les vérités.

L’adage dit : «qui est plus sourd que celui qui ne veut rien entendre ?». Il faut qu’ils arrivent à leurs objectifs : à défaut de fédéralisme et d’indépendance, donner l’autonomie à Kidal. Avec la première attaque de la sous-préfecture de Bamba en début janvier 2015, les éléments d’autodéfense du CMFPR (Coordination des mouvements des forces patriotiques et de résistance) dans le village de Fia (Téméra) voulaient se rendre pour défendre les populations de Bamba. La force Barkhane leurs a barré la route et c’est GATIA qui a pu tricher la vigilance de Barkhane en les contournant  pour se rendre à Bamba. Il faut reconnaître que le Mali est occupé par les Européens et en tête les Français qui sont leurs bras armés. Après la défaite de notre armée à Kidal en mai 2014, immédiatement les forces hollandaises au sein de la MINUSMA sont parties se positionner à Ménaka et dans le seul but de protéger le MNLA.

L’ancien ministre de la Défense du Mali, M. Soumeylou Boubèye Maïga  a dit que «certains de nos partenaires ne veulent pas qu’on ait une véritable armée». C’est bien vrai et parmi ces partenaires, il y’a l’amie(France) des «démocrates sincères et patriotes convaincus» dont lui M. Maïga.

Après 1991, un conseiller militaire français  demanda  à ce qu’on détruise les vieux BRDM et les camions «vêlera» équipés d’automitrailleuse. Posséder une véritable armée, c’est un luxe qu’un pays africain ne mérite pas. Un professeur de sciences de l’éducation belge déclare à un doctorant malien en sciences de l’éducation «qu’il ne trouve pas la nécessité pour un enfant africain de venir étudier en sciences de l’éducation».

Le président IBK se trompe comme son ami Ali Nouhoum Diallo qui disait «nos amis français » et IBK de dire devant les représentants de l’UE : «Mesdames et Messieurs, chers amis de l’Union Européenne, chers amis de l’Union  Africaine, en vos rangs et qualité, soyez les très bienvenus en terre malienne».

Les amis des européens sont bien connus. Ils sont à Kidal. Et le langage du ministre français de la défense est très clair sur Kidal. Pour lui c’est un petit abcès de 30.000 habitants alors que le sud, c’est plus de 15 millions d’habitants. C’est pour dire aux autorités maliennes de la troisième république (qui sont des produits français), laissez Kidal. Ils ne sont nullement  pas vos amis mais, ils sont blancs et vous êtes noirs. Ils sont venus pour les blancs (Touareg …) parmi nous. Le discours du président Keita a été un discours nationaliste mais qui exprime  un aveu d’impuissance. Comme le discours est plein de vérités, il n’a pas été commenté par RFI qui est la «radio MNLA».

A cette rencontre,  le président IBK ne devait  pas prononcer t le nom de Iyad Ag Ghaly. D’ailleurs, il n’est  pas seul. Il y a son cousin Alghabass et leurs officiers (Bamoussa Diarra, Hassan ag Fagaga et autres) tous issus des rangs de l’armée malienne. Le président IBK et ses amis de l’ADEMA ne sont pas étrangers à la «fabrication» d’Iyad ag Ghaly.

Pendant combien de temps, Iyad était une personne ressource à Kidal pour le pouvoir ADEMA dont le président IBK a été Premier ministre pendant six longues années sans partage. II avait bénéficié de tous les honneurs sous le régime ADEMA dont le président fut un membre important. Son ami personnel, M. Soumeylou Boubèye Maïga a été directeur général de la sécurité d’Etat du pouvoir ADEMA et pendant plusieurs années avant de  devenir ministre de la défense et des anciens combattants. C’est lui qui avait déclaré qu’ils ont laissé l’armée malienne au top en 2002.Donc, c’est le général ATT leur ami qu’ils ont hissé au pouvoir qui a détruit l’armée au bout de dix ans d’exercice de pouvoir ? «Lorsqu’une zone d’ombre échappe au regard du peuple, il n’y a pas de République» (François Mitterrand.  Pendant combien  de temps Iyad Ag Ghali était logé  au grand hôtel de Bamako au compte du contribuable malien ? En mai 2006, il a  été par ATT à Koulouba et  a sillonné tout le Mali de Bamako en passant par Ségou, Mopti, Gao et jusqu’à Kidal pour ensuite vider les deux camps de Kidal et de Ménaka. Il n’y avait rien sur la route : pas de policiers, pas de gendarmes, pas d’agents de la sécurité d’état. Hassan ag Fagaga  a déserté  l’armée nationale en tant qu’officier et est  revenu  intégrer l’armée sans jamais être inquiété ? Voici le complot des «démocrates sincères et patriotes convaincus» contre le peuple malien.

Le Mali, depuis la chute du président Modibo Keïta en novembre 1968, le nationalisme est mort et vive la politique du ventre, de la construction des villas et de l’accaparement frauduleux des ressources publiques. Les diplomates maliens, au lieu de mener une politique à l’étranger pour effacer le mensonge fabriqué sur le dos de notre pays et de son peuple, ils sont en train de chercher de l’argent dans les ambassades pour s’enrichir.

Mme Sy Kadiatou Sow de l’ADEMA- association et ancienne ministre du Mali a eu raison de dire que «la diplomatie malienne est invisible et inaudible, alors que celle des groupes armés est très agressive».

Au Soudan, dans une mosquée, après la prière, l’imam a interpellé les fidèles sur la situation du nord du Mali pour leur dire que les jihadistes ont besoin d’aide. C’est un étudiant malien, doctorant de son état qui avait demandé le micro à l’imam et faire une mise au point sur la situation du nord Mali. Il leur a fait savoir que le Mali est musulman depuis sous l’empire du Ghana (qui a existé de 300 environ à 1240). Qu’est ce que nos diplomates au Soudan font en ce moment ? Rien, ils sont en train de chercher de l’argent. On ne peut pas prendre des armes contre un peuple musulman qui a embrassé l’Islam sans armes. C’est en ce moment que les fidèles ont compris le mensonge des séparatistes et de leurs parrains au sein du monde musulman. Et ce mensonge, ils l’ont eu à le développer depuis la première rébellion des années 90. Ils ont été faire la campagne dans les pays arabes pour leur dire que leurs mosquées ont été détruites par les noirs animistes qui sont au pouvoir.

L’Arabie Saoudite avait envoyé l’imam de  Macca pour les enquêtes l’époque, c’est le général Tiécoura Doumbia qui était gouverneur  à Gao. Le mensonge a été déjoué car les enquêtes ont prouvé que toutes les mosquées présentes dans le Nord sont dirigées par des Noirs.

 

Le mensonge de François Hollande

Tout le monde a entendu la déclaration de M. François Hollande sur le Mali. Il a déclaré que «le Mali retrouvera sous peu sa pleine intégrité territoriale». Cette déclaration nous rappelle le mensonge de Bernard Debré, ministre et parlementaire français en septembre 1994 à Bamako : «la rébellion est totalement terminée au Mali parce que c’est Bernard Kouchner qui l’a créée». Il y a 21 ans de cela. Une infirmière française  s’était confiée à un de nos professeurs avant de mourir accidentellement que Bernard Kouchner leur a menti et elle avait dit ceci : «Ces gens là(les touaregs) ne travaillent pas». C’est la France qui a crée l’OCRS qui a mis dans la tête des touaregs l’idée d’indépendance. C’est ce qui est à la base du coup d’Etat contre M. Djibo Bakary, leader Sawaba et président du gouvernement semi-autonome du Niger lors du referendum du 28 septembre 1958. Les 2/3 du Niger sont dans le Sahara. Les Français sont toujours dans leur optique de l’OCRS de 1957.

 

Le paradoxe des gouvernants français

Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) les locaux administratifs de Kidal dont le premier symbole qui est le gouvernorat est absent. En République centrafricaine, les forces françaises et leurs alliés sont entrées en guerre contre celles de la Séléka et à Bria pour les déloger des bâtiments administratifs. A Kidal, Barkhane patrouille avec le MNLA et la MINUSMA est cantonnée. A Gao, la MINUSMA tue les manifestants et à bout portant. Quel mépris pour le gouvernement!

En conclusion, dans tout ça, s’il y’a des hommes et des femmes qui doivent rendre compte au peuple malien, qui doivent avoir honte dans leur chair et leur esprit, ce sont les putschistes de novembre 1968 et ceux  de mars 1991… Ceux qui ont renversé le président Modibo Keïta, n’ont rien vu venir car ils n’avaient  aucun programme véritable si ce n’est gouverner le pays par le fusil et tuer l’esprit progressiste de la jeunesse, ensuite, jouir. Pour eux, il faut rattraper l’histoire.

Moussa Traoré (chef de file des putschistes de 1968 dont le lieutenant devenu colonel, Youssouf Traoré) est vivant sous le Mali occupé.

Les «démocrates» qui les ont renversés en mars 1991 ont fait la plus grande erreur de s’associer au diable pour renverser un régime malgré toute sa forme dictatoriale. Ce qui leur est arrivé est comparable à ce qui arrivé au MNLA qui est parti s’associer avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) pour chasser les forces armées et de sécurité du Mali du nord de notre pays. C’est-ce que Bilal Ag Chérif a fait en demandant au grand imam d’une mosquée de Gao. Il  a demandé à  le rencontrer et demander son aide pour faire sortir le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) de Gao.

Pour Bilal Ag Chérif, leurs mentors européens ne peuvent pas les aider tant qu’ils sont liés aux jihadistes. Bilal Ag Chérif n’a pas passé par quatre chemins pour dire à l’imam d’une mosquée de Gao que leur projet concerne le Burkina Faso, Niger et le Mali. Pour le moment, ils sont  préoccupés par le cas du Mali et du Niger. Nous rappelons au peuple du Burkina Faso, à suivre de près les rebelles.

Le seul salut du président IBK est de mettre en place une véritable armée républicaine, bien équipée et cela sans calcul personnel. Cette armée, elle est malienne et elle sera au service de son peuple. Tout chef d’état du Mali qui n’a pas son peuple et son armée dans son cœur, échouera lamentablement, Incha Allah. Le président doit y veiller à ce que le Mali ait une véritable armée. Pour cela, nous n’avons pas confiance aux européens. Il faut voir si réellement, ils sont en train de former une bonne armée ou bien ils sont en train de former de gens pour un maintien d’ordre. Même l’ADEMA association a pensé à l’armée malienne en organisant un atelier là-dessus. Il n’est jamais trop tard pour faire du bien. Le régime ADEMA a fait tomber l’armée malienne.

Le Mali doit chercher à se passer de l’Union européenne. Il a les capacités financières, il suffit seulement de lutter contre la corruption, la délinquance financière, de bien gérer les ressources et de payer convenablement les impôts. Il y a un parlementaire malien, le professeur Kalilou Ouattara qui a donné le ton en demandant aux propriétaires des grands immeubles de payer leurs impôts. La lune de miel n’est pas pour demain.

Que Dieu sauve notre pays. Amine.

 

Yacouba Aliou

Source: L’Inter De Bamako

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