Le Centre Soleil d’Afrique (Hamdallaye ACI 2000) présente l’exposition « L’Afrique en mode Yougouyougou » de Fatim Diarra, du 4 au 24 mai. Un regard critique de la jeune photographe sur la friperie qui a envahi presque tout le continent, souvent au mépris de la qualité, de la santé et de l’environnement.
Afrique en mode Yougouyougou »! C’est le thème d’une expo-photos dont le vernissage a eu lieu au Centre Soleil d’Afrique, le samedi 4 mai 2019. La photographie est le canal que Fatim Diarra a choisi pour mettre en évidence le danger que la friperie représente non seulement pour notre environnement mais aussi pour notre économie locale.
A travers ses œuvres, cette talentueuse photographe questionne « l’absurdité des flux importants » de produits de seconde main, notamment les fripes communément appelées « Yougou-Yougou »ou « France Au revoir »…, en provenance d’Occident. Aujourd’hui, la friperie est devenue la principale source d’habillement des jeunes maliens, surtout les jeunes filles. Comble de l’ironie pour un grand producteur de coton comme le Mali.
Son objectif est donc d’attirer l’attention du public sur ce phénomène d’invasion des fripes sur les étals des marchés locaux, dans les rues et les places publiques qui freine le développement de l’économie locale.
« Si nous nous attachons à ces habits venus d’ailleurs, qui va acheter les nôtres ? Je crois que cela joue négativement sur l’épanouissement de notre économie. Donc, je pense qu’un changement de comportement est nécessaire à ce niveau », a souhaité Fatim Diarra au vernissage de son expo, le 4 mai dernier. Sans compter l’impact sur l’environnement.
Une donne que l’artiste-photographe est déterminée à inverser grâce à sa caméra. A travers cette exposition, elle veut informer et sensibiliser les populations sur le niveau du danger de cette orientation vestimentaire: « il faut préférer nos tenues traditionnelles à ces débarras occidentaux qui ont envahi nos marchés en proposant des produits dans tous les domaines ».
La jeune photographe essaye ainsi de mettre en évidence l’importance de produire et de consommer les textiles locaux afin d’éviter que l’exploitation des matériaux et des compétences qu’elle requiert ne disparaisse.
A travers cette exposition, la photographe Fatim Diarra interpelle également l’ensemble des Maliens pour un changement de style vestimentaire en optant pour le « Made in Mali » (fabriqué ou produit au Mali). Il est donc impérieux à ses yeux que ses compatriotes reviennent à la source: « j’ai présenté cette exposition aujourd’hui pour montrer à tous les Maliens combien nous sommes dans l’erreur. Ces Yougou-Yougou que nous importons ici sont des ordures délaissées par les Occidentaux parce qu’ils savent que c’est très nuisible pour l’environnement, pour la santé humaine »,a-telle défendu lors du vernissage de l’expo.
« Si la friperie offre du chic pour notre regard, elle reste un choc pour notre économie et pour notre santé »,a également reconnu Hama Goro, Directeur du Centre Soleil d’Afrique.
Cette belle exposition, qui révèle le talent de Fatim Diarra, est ouverte au Centre Soleil d’Afrique (Hamdallaye ACI) jusqu’au 24 mai 2019 !
B D
Source: l’Indépendant