Dans le but de faire découvrir des ‘’Visages de Djenné’’ au public, la Maison Africaine de la photographie a procédé lundi dernier à la Bibliothèque nationale au vernissage des œuvres de Boubacar Garba SAMOUNOU. Une centaine de photographies est exposée du 22 juillet au 22 août 2019. La cérémonie était présidée par N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, en présence du Dg de la Maison de la Photographie, du Commissaire de l’expo et de nombreux hommes de culture.
Avant d’’être photographe, Boubacar Garba SAMOUNOU était un instituteur à Djenné où il a vu le jour en 1951 et a servi dans différentes écoles fondamentales et franco-arabes de 1977 à 1993. La présente exposition des œuvres de cet autodidacte en photo est constituée essentiellement de portraits réalisés par le photographe dans son studio au cours des années 70 et 80, au moment où la plupart des photographes de sa génération, suite à l’avènement de la photographie en couleur, ont fait le choix d’arrêter ou de suspendre leur métier.
Manifestement comblé, M. SAMOUNOU a vivement remercié les nombreux invités présents à la cérémonie de vernissage de ses œuvres, à commencer par le ministre de la Culture, puis ses collègues, parents et amis. Le Directeur de la Maison Africaine de la Photographie, Tidjane Sangaré, a rappelé que notre pays s’apprête à organiser la 12ème édition de la Biennale photographique de Bamako, qui coïncide avec les 25 ans de cette manifestation à vocation panafricaine et internationale. A cet effet, il a indiqué que ‘’la présente exposition se veut aussi un cadre d’échanges entre les professionnels du secteur de la photographie en vue de mutualiser les initiatives dans le cadre de la célébration de cet évènement’’.
Au-delà de sa vocation esthétique, le rempart…
Pour Mme le ministre de la Culture, cette cérémonie n’est pas un simple vernissage d’exposition, ‘’mais une forme de témoignage, un acte de résistance culturelle à l’actif de la Maison Africaine de la Photographie.’’ Une posture, à l’en croire, qui ne surprend pas. Car, elle obéit, au niveau du département de la culture, à une logique de constance et de cohérence : faire assumer à l’art sa fonction de remparts, et en l’occurrence, faire assumer à la photographie, au-delà de sa vocation esthétique, sa fonction de veille citoyenne et de témoignage. ‘’Photographier, c’est saisir l’instant et le figer dans l’éternité, l’exposition de ce jour a alors valeur d’immortalisation de la vivacité, de l’authenticité et de la diversité de la culture malienne, notamment dans un contexte de péril terroriste et de volonté affichée de remise en cause de nos valeurs de tolérance et de paix par des forces obscures’’, estime N’Djaye Ramatoulaye Diallo.
La photo, sauvegarde du patrimoine culturel national
Intitulée «Visages de Djenné» et consacrée aux œuvres de Boubacar Garba Samounou, photographe à Djenné, Mme le ministre est convaincue que la présente exposition s’inscrit dans cette constance dont les autorités veulent marquer la Politique culturelle du Mali, au travers de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine culturel national. Elle s’est réjouie du fait que la Maison Africaine de la Photographie s’efforce à faire connaître les œuvres des photographes maliens, notamment ceux qui disposent d’un important fonds d’images encore méconnues du public. Notamment les œuvres d’Adama KOUYATE en 2009, Abderrahmane SAKALY et Django CISSE en 2011, Mamadou TRAORE dit Madou Pompier en 2013 et Sadio Diakité en 2015.
Mme N’Djaye est convaincue que « la présente exposition constitue un épisode d’un programme global de protection et de valorisation des œuvres de nos artistes photographes en vue de rendre accessible au plus grand nombre le patrimoine photographique national et, ce faisant, de contribuer à la survivance de nos valeurs de tolérance et de vivre ensemble, dans le respect de nos différences ethniques, linguistiques, culturelles et cultuelles ».
G M Traoré
Source : Le Challenger