«On doit aller vers un schéma orienté vers le micro économique». Une affirmation du ministre des Mines, Dr Boubou Cissé, sur le plateau de l’émission «libre expression» pour annoncer l’entame d’une ère de gestion nouvelle au niveau de l’activité de l’industrie, à la faveur de la reconfiguration du secteur minier au Mali.
Avec le thème : «Exploitation minière au Mali : Quels défis et solutions», l‘invité du 1er numéro de la mensuelle «libre expression» était le ministre des Mines, Dr Boubou Cissé. Animée par Ibrahim Diombélé, l’émission «libre expression» marque le retour du grand débat mensuel d’actualité et de société.
Les questions de l’environnement et du secteur minier, voici un thème qui se trouve au cœur des préoccupations des Maliens. Sans tabou, le Ministre des Mines, Dr Boubou Cissé, invité de l’émission, a tour à tour abordé les risques liés à l’exploitation, les conséquences et les mesures de protection de l’environnement prises par les différents acteurs dans le cadre de l’exploitation minière au Mali. Ainsi, il s’agissait, à travers cette émission, de faire la lumière sur tous les aspects de l’exploitation minière au Mali. A cela s’ajoute le sujet de l’orpaillage traditionnel dans son mode de fonctionnement.
Ainsi, le Ministre, accompagné des membres de son cabinet, s’est prêté aux questions du modérateur, Ibrahim Diombélé, en présence du président de la Chambre des Mines, des représentants des neuf sociétés minières au Mali, de la société civile, des partenaires. Il a planté le décor en présentant les enjeux environnementaux dans l’activité minière. Selon lui, il y a un véritable déficit de communication qui entoure le secteur minier au Mali. Parlant de production d’or, le Dr Boubou Cissé dira que le Mali est classé 3ème pays producteur d’or en Afrique avec une moyenne de production de 50 tonnes d’or par an. Quant à la production artisanale, on peut retenir que le Mali produit 4 à 5 tonnes.
A la question de savoir si le Mali exploite d’autres minerais en dehors de l’or, il dira que certes l’or est exploité à 95%, mais qu’il est temps de sortir de cette dépendance par rapport à l’or. Selon lui, il y a d’autres minerais qui sont exploités tels que le fer, le phosphate, le calcaire, le manganèse, etc.
Parlant de ses grands chantiers, le Ministre dira que le Mali a besoin d’une nouvelle politique minière. Selon lui, de l’indépendance à nos jours, le Mali n’a connu qu’une seule politique sectorielle orientée vers les mines, qui date de 1998.
«Cette politique était focalisée sur l’accroissement à travers le secteur minier de notre produit intérieur brut. Il faut que l’on quitte ce chemin macro économique qui répondait au souci de l’Etat pour remplir ses caisses afin de faire face à ses dépenses. On doit aller vers un schéma orienté vers le micro économique. C’est-à-dire prendre en compte les préoccupations des populations par rapport à la qualité de leur vie. Il faut que l’exploitation minière soit une opportunité de développement pour les communautés concernées et les populations. Cela, à travers la création d’emplois, la construction des salles de classe, des centres de santé, etc. », affirme Dr Boubou Cissé.
La question des orpailleurs traditionnels qui constitue un véritable goulot d’étranglement pour les autorités maliennes était au menu du débat. A l’en croire, l’orpaillage qui est supposé avoir un impact direct sur les économies des zones minières se développe de manière informelle et anarchique malgré les dispositions pertinentes prévues par le code minier de 2012.
En outre, il dira que l’existence des 285 sites d’exploitation d’or au Mali a créé des problèmes dans plusieurs localités du Mali. D’où la réglementation du secteur. Aujourd’hui, il faut sortir ce secteur de l’informel, a déclaré le Dr. Boubou Cissé.
Ibrahim M.GUEYE
Source: Le Prétoire
