Le lundi 14 février dernier, les services en charge de la protection des ressources minières et de l’environnement ont interpellé 22 ressortissants chinois pour exploitation illégale de l’or dans la zone de Yanfolila. Et mardi, cinq (5) autres chinois ont été également mis aux arrêts dans la même location et pour le même motif que les précédents.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le dragage des fleuves et l’orpaillage illégal au Mali.
Troisième producteur d’or en Afrique, après l’Afrique du Sud et le Ghana, cependant, la contribution de cette ressource au développement local est insignifiante. Les attentes des communautés locales, en ce qui concerne l’amélioration de leur niveau de vie (éducation, formation, création d’emplois, infrastructures) ne sont pas comblées du fait de l’exploitation traditionnelle.
L’orpaillage ne cesse de grandir au Mali, depuis 2012 avec les troubles dans le pays. Selon la Chambre malienne des mines, rapporte Reuters, le pays compterait plus d’un million de mineurs artisanaux, répartis sur 350 sites aurifères. La production d’or du secteur informel est par nature difficile à quantifier, les évaluations vont de 10 à 36 tonnes sur 70 tonnes d’or exportés par le Mali, troisième producteur. L’orpaillage pourrait donc fournir plus de la moitié de l’or malien. Mais le phénomène inquiète les groupes miniers industriels. En revanche les autorités du Mali ne semblent pas s’inquiéter de l’essor de l’orpaillage. La Chambre malienne des mines estime même que la production artisanale pourrait prendre plus d’essor, et qu’il faudrait l’organiser en coopératives.
Le secteur minier est très vital pour l’économie nationale. Seulement, les autorités ne disposent pas de moyens efficaces de contrôle de la production annuelle de ces multinationales.
Cependant, le dragage comme beaucoup d’autres pratiques : extraction de sable, constructions bâtiments et champs dans le lit du fleuve et rejets de déchets industriels et artisanaux…, constituent de vraies menaces pour les fleuves et affluents qui arrosent pourtant nos terres et permettant de nombreuses activités indispensables à notre existence. Des actions de sauvegarde sont en cours doivent être fortes et rapides. Les fleuves et affluents s’asphyxient et l’écosystème aquatique se meurt avec. A ce rythme saut est celui qui ne peut pas se faire une idée sur les conséquences à moyen, court et long terme.
M. Yattara
Source: Alternance