Au terme d’une année exceptionnelle, marquée par plusieurs mois de grève, les élèves maliens ont commencé à plancher lors des différents examens de fin d’année. Alors que les candidats au Brevet de Technicien (BT) et au Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) s’apprêtent respectivement pour les 19 et 26 août 2019, les épreuves du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF) et du Baccalauréat se sont déjà tenues. Elles ont été émaillées de plusieurs incidents. Téléphones portables en salle, fuites de sujets…Même s’il est tôt pour tirer un bilan, il reste un défi majeur à relever : celui de la sécurisation des sujets.
« Pratiquement pour tous les sujets du DEF il y a eu des fuites. Pour le bac, même si c’est arrivé, les sujets ont été remplacés rapidement », déplore M. Ousmane Almoudou, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants des collectivités territoriales (SYNEFCT) et superviseur d’examens. Les fuites au DEF s’expliqueraient par la multiplicité des acteurs, selon M. Almoudou. Les sujets sont envoyés aux préfectures, puis aux Cap (Centres d’animation pédagogiques) et « certains individus mal intentionnés peuvent donc les copier ». Le phénomène est accentué, selon lui, dans les écoles privées. Contrairement au Bac, les candidats au DEF planchent généralement dans leurs écoles respectives, ce qui crée chez certains promoteurs « le désir de favoriser leur école, puisque c’est devenu commercial ».
S’il faut attendre le rapport général pour tirer un bilan, les autorités se veulent rassurantes. Sur les 1 836 centres du DEF et les 180 du Bac, les « examens se sont déroulés normalement », indique M. Mohamed Maïga, Directeur du Centre national des examens et concours. Il se réjouit de la tenue des examens dans tous les centres, y compris ceux des déplacés (pour insécurité ou inaccessibilité des sites d’origine). Selon lui, les cas signalés de fuites de sujets au DEF n’auront pas d’incidence sur la correction. « Si la surveillance se passe correctement, même ceux qui ont des sujets ne pourront pas les utiliser », ajoute-t-il.
Bien que formellement interdit, le téléphone portable a causé cette année « des désagréments » à de nombreux élèves, qui se sont vus exclus des salles. Les résultats sont attendus, « de façon approximative », pour la fin du mois d’août.
Mais le principal défi à relever est la « sécurisation de sujets ». Une réflexion qui doit être menée par tous, « parce qu’il est inadmissible que certains travaillent toute l’année et redoublent pendant que ceux qui ne travaillent pas usent d’astuces frauduleuses pour être admis », conclut M. Almoudou.
Journal du mali