Le clash entre l’imam Mahmoud Dicko et la junte est loin d’être anodin. Si l’accalmie règne dans le couple désormais, il reste que le M5-RFP ne doit pas avoir une attitude royaliste.
La junte est dans une dynamique de concertation des forces vives de la Nation. Chose logique quand il faut avoir l’aval de tous et des arguments pour répondre à la CEDEAO. Mais, le rendez-vous manqué du CIBC fut très mal inspiré. D’une part ce genre d’assises ne peut prendre forme en moins de 5 jours et le choix des sensibilités a péché.
Dans le cas d’espèce quand il s’agit du M5 qui a été zappé, on ne peut que s’attendre à des » représailles ». Cette erreur des nouveaux maîtres aura remis sur scellé le tonitruant Kaou Djim. Si on était habitué à le voir désavoué par le guide de la CMAS, la donne est tout autre cette fois. Refusant de donner carte blanche aux militaires putschistes de Kati pour des initiatives frôlant le cavalier seul, ce véto de Dicko aura relancé Issa Kaou Djim dans son exercice préféré : la dénonciation.
Il rappellera aux médias et lors de ses sorties d’alors, que la chute d’IBK est le résultat du combat du M5-RFP. Il réfute le coup d’État et s’attribue la paternité du changement de régime. Si la revendication est normale, l’approche est très interpellatrice.
Seulement, on aura vu des attitudes royalistes de part et d’autre. Ce qui laisse entendre que les actions du CNSP seraient tributaires de celles du M5. Il est évident que les actions posées par les militaires doivent être suivies de près. Mais le mouvement composé des caciques de 91 ne doit prétendre être l’interlocuteur privilégié de Kati. Il y aura bien une rencontre en catimini pour accorder les violons mais ne nous trompons guère : le Mali ne se limite pas à l’unique M5-RFP.
Même la majorité sortante de la CMP a son mot à dire, quoique réduite en minorité. Le M5-RFP a bien exploité la faute du CNSP qui a commencé à revoir sa copie. Mais le régime étant tombé, l’heure n’est plus à la division. L’ouverture doit être de mise et le M5-RFP se doit à son tour de tendre la main à tous, y compris ses adversaires d’hier.
Le CNSP doit justement éviter que nous en soyons là car il aura fallu aller vers des concessions pour dédouaner voire » annuler » les hostilités socio-judiciaires des barons de Kati 2012.
C. A
Source: L’Observatoire