La question est d’autant plus opportune qu’est suspecte la spectaculaire soi-disant évasion carcérale survenue la semaine dernière à la MCA. L’opinion aura été sidérée, en effet, par l’information sur plus d’une dizaine de détenus ayant réussi à filer entre les mailles du filet, en profitant d’un service de leurs geôliers.
Les sources de cette information ne font cas du moindre échange de tirs ciblés ou de sommation, ni d’indications quelconques sur la nature et la taille des fugitifs. S’agit-il de petits délinquants ou de gros poissons parmi ceux appréhendés par les forces étrangères ou maliennes sur le théâtre antiterroriste ? Difficile de le dire. On sait, en revanche, que cette évasion, qui n’effarouche pas outre mesure au sommet, intervient dans la foulée d’un autre intrigant épisode : l’apparition publique de plusieurs prisonniers aux mains des djihadistes parmi lesquels plusieurs proches parents de hauts gradés de l’armée en plus d’un ancien député de Koutiala récemment enlevé par les groupes terroristes. Tout indique, en tout état de cause, que cette apparition publique tenait lieu de propositions d’échanges de prisonniers qui pourrait expliquer une évasion aux apparences d’extraction extra-judiciaire.
Un juteux décret présidentiel menacé de requête en annulation
L’Association malienne des procureurs et poursuivants reste égale à elle-même et ne lâche rien sur les dérives du pouvoir. Le magistrat Cherif Koné et ses camarades sont en train de traquer la plus haute autorité du pays sur un scandaleux décret ayant longtemps circulé sous les manteaux avant d’être révélé au grand jour. Il s’agit d’une dérogation aux procédures de marché public accordée à certaines catégories de prestation, de fournitures et de services. Au détour du secret-défense et d’intérêts essentiels de l’Etat, le boulevard le texte en question ouvre le boulevard a beaucoup de commandes publiques désormais éligibles au privilège d’opacité à toutes les étapes procédurales de passation des marchés y afférents. Sauf que certaines sentinelles et autres adeptes de la gouvernance morale ne l’entendent pas de cette oreille. Il s’agit des magistrats animateurs de l’Appel du 20 février qui, a en croire nos sources, sont plus que déterminés à faire échec au décret consacrant l’exclusion de ladite catégorie de commandes publiques du champ d’application du Code des marchés publics. Le texte en question, signé des mains de Assimi Goïta et contresigné par qui de droit, sera l’objet d’une contestation en règle auprès de la Cour suprême pour annulation. C’est peut-être déjà le cas si les plaignants ont déjà fini de réunir leurs arguments parmi lesquels un délai de rétroactivité astronomique parce qu’il commence à courir depuis août 2020 pour un décret en date du 03 mai dernier
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin