« Nous sommes tous en danger. A quand la fin de ce cycle infernal ? Je crois que la génération actuelle est celle qui a le plus sali la mémoire des ancêtres »- Telle fut la complainte d’un patriote rendu à l’évidence de son impuissance vis-à-vis des « des choses qui nous arrivent » depuis trois années environ. Oui, « nous sommes tous en danger », mais non pas à cause d’une quelconque menace que pourrait représenter le fugitif de la Maison centrale d’arrêt, mais du fait de la déliquescence de notre système sécuritaire. Mais aussi du degré de corruption au sein de notre système administratif et social.

Comment comprendre, en effet, qu’un garde de prison armé puisse se présenter aussi ‘’naïvement’’ devant un prisonnier de cette envergure et se faire désarmer aussi facilement pour ne pas dire ‘’bêtement’’ ?

Comment comprendre que la brigade de gendarmerie contigüe à la prison n’ait pratiquement pu rien faire pour mettre en déroute les fugitifs ? Comment comprendre qu’une trentaine d’évadés puissent disparaitre aussi facilement (seuls 8 d’entre eux ont été repris) au sein de la population ? Autant de questions qui montrent à suffisance la profondeur de la déconfiture sociopolitique. D’aucuns se demandent même si, dans ce contexte qui n’est plus loin d’une allégeance aux groupes armés et devant la menace de ne pas effaroucher une opinion chauffée à banc, ‘’ on n’aurait pas simplement monté une manipulation’’ pour simplement laisser filer le terroriste. Vrai ou faux, les autorités ont peu de soucis à se faire tant la déroute de Kidal a fait revenir sur terre une population qui pensait que ‘’le sac de piment’’ avait encore du mordant. Illusions perdues bien sûr.

La Rédaction. (Source Le POINT)