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États généraux du barreau du Mali: réflexions sur le devenir de l’avocat

Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, a lancé, hier mercredi, à l’hôtel Meridiana, les travaux de la première édition des états généraux du barreau du Mali. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mamoudou KASSOGUE ; du bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Me Ousmane B TRAORE ; de plusieurs personnalités de la famille judiciaire.

Pour le bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Ousmane B TRAORE, les états généraux sont une démonstration de la prise de conscience de la part des Avocats qu’après plusieurs décennies, il était temps de faire ensemble l’évaluation du parcours et de proposer des réajustements et des projets pour le barreau.
« Cela suppose que le passé soit connu, que les conditions d’exercice, dans le cadre d’une déontologie exemplaire, soient correctement pratiquées, dans la liberté et l’indépendance. Ces efforts doivent nous rassembler pour la sécurité juridique de tous », a indiqué le bâtonnier de l’ordre des avocats.
Il a informé que durant les deux jours de ce forum, il s’agira de mener des réflexions sans complaisance, mais en toute responsabilité sur des thématiques qui sont le fruit du questionnaire auquel avocats ont bien voulu répondre, il y a de cela deux années.
« Nous débattrons des principes essentiels de la profession d’Avocat incluant la communication et la publicité fonctionnelle. Certes nous exerçons une profession libérale et indépendante. Cependant, la dignité, la loyauté, la délicatesse, la modération, la courtoisie, le désintéressement, la confraternité et le tact sont d’impérieux devoirs pour les porteurs de la robe noire à 33 boutons que nous sommes », a rappelé Me Ousmane B TRAORE.
Il a déclaré que les avocats saisiront l’occasion de ces états généraux pour débattre la corruption dans la Justice, avec leur part de responsabilité bien évidemment. Le bâtonnier a insisté à dire qu’il n’était plus question d’être dans
la langue de bois consistant à enlever la paille dans les yeux de certains acteurs et laisser la poutre dans les leurs.
« Disons les choses clairement, les maux de vérité manquent d’élégance. L’avocat défenseur des droits de l’Homme, pilier de l’État de Droit, protecteur des libertés et porte-parole des démunis, défenseur de la veuve et de l’orphelin ne doit jamais trahir son serment en se rendant complice de qui que ce soit », a enseigné le bâtonnier.
Il a soutenu que la profession est à la croisée des chemins compte tenu de l’internationalisation des pratiques professionnelles.
« L’Avocat malien peut désormais, avec l’effectivité des textes communautaires, exercer dans les autres États membres de l’UEMOA, où s’établir définitivement à titre principal, ou y créer un cabinet secondaire. Pour suivre le train, notre Communauté doit se donner les moyens au nombre desquels : une formation professionnelle continue, la mise en œuvre effective de la CARPA, la pluridisciplinarité, la lutte contre l’exercice illégal de la profession, la couverture sociale obligatoire de l’Avocat, la réduction de la fracture économique entre Avocats pour la cohésion du Barreau, la mise en œuvre de l’Acte d’Avocat et de l’aide juridictionnelle, l’amélioration de la qualité de nos relations avec l’institution judiciaire et le monde extérieur par la restauration du respect dû à l’Avocat », a énuméré Ousmane B TRAORE.
Le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA a affirmé que ces états généraux du barreau du Mali se tiennent dans un contexte marqué par la refondation de l’État conformément aux résolutions et conclusions des assises. Selon lui, l’émergence d’une justice moderne, crédible et efficace en laquelle les citoyens font confiance passe inéluctablement par des réformes et des innovations, mais aussi par le changement qualitatif du comportement des acteurs de la Justice.
Le chef du gouvernement a souligné que ce forum sera l’occasion de faire l’état des lieux de l’évolution de la profession d’avocat au Mali et réfléchir à l’avenir de la profession d’avocat dans un contexte de régionalisation et de communautarisation des règles de fonctionnement.
Le Premier ministre s’est dit heureux de constater que les thématiques soumises à la réflexion des professionnels du domaine englobent l’ensemble des préoccupations majeures actuelles et portent sur l’historique du barreau du Mali ; les principes essentiels de la profession d’avocat ; la justice et la corruption ; l’état des lieux et les perspectives.
Le Dr Choguel Kokalla MAIGA s’est dit convaincu que les échanges autour de ces thèmes permettront au barreau de faire l’introspection en questionnant son passé, la déontologie de la profession, les difficultés d’exercice du métier et les perspectives.

PAR MODIBO KONE

Info Matin

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