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État de la Nation: l’opposition dans les rues ce 23 avril

Les responsables des partis membres de l’Opposition Républicaine et Démocratique étaient face aux hommes de médias, hier mercredi, à la Maison de la presse du Mali. Avec les journalistes, les échanges ont porté sur 4 points, à savoir : les raisons du retrait de l’opposition du cadre de concertation parti politique administration territoriale ; la saisine de la Cour Constitution constitutionnelle aux fins de contrôle de la constitutionnalité relative à la loi portant mise en place des Autorités intérimaires dans les régions du nord ; l’avenir du cadre de concertation Opposition/Majorité et enfin une marche qu’elle projette d’organiser le 23 avril prochain contre la mauvaise gouvernance du pays.

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Cette conférence était animée par le secrétaire général du PARENA, Djiguiba KEÏTA dit PPR du PARENA. Il avait à ses côtés : l’ancien ministre Boubacar Karamoko COULIBALY, vice-président de l’URD ; le vice-président du PS Yeleen Kura, Mamadou SANOGO ; le secrétaire à la communication du PDES, Nouhoum TOGO, l’ancien député Daouda TOURE, etc.
Dans son exposé liminaire, le principal conférencier, Djiguiba KEÏTA dit PPR, a souligné que l’opposition invite le peuple à sortir massivement le 23 avril prochain pour marcher contre la mal gouvernance qui caractérise le régime d’IBK sur la mauvaise gestion de la crise du Nord ; les Autorités intérimaires ; la mauvaise gouvernance ; la corruption généralisée ; la dilapidation de nos maigres ressources ; l’arrogance et le mépris. L’opposition, par cette marche, dit vouloir exiger la paix, la quiétude dans un Mali uni et prospère.
Toutefois, a-t-il dit, ce tableau catastrophique de notre pays ne doit pas nous faire perdre de vue que notre peuple aspire à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage. C’est pourquoi l’opposition, selon ses responsables, convie les Maliens à une marche le samedi 23 avril, à partir de 9 heures pour dénoncer les dérives du régime.
Sur le cadre de concertation Opposition/Majorité, le conférencier a souligné que depuis le 2 décembre 2015, l’opposition est dans l’attente du démarrage du dialogue républicain. Malheureusement, dans cette attente elle a été désagréablement surpris par la sortie ‘’ratée’’ du secrétaire général du principal parti de la majorité présidentielle, le RPM, accusant les partis de l’opposition de préparer « Un coup d’État » contre le Président de la République et les institutions de la République. De l’avis des conférenciers, ces accusations, d’une extrême gravité, constituent de sérieuses entorses au dialogue républicain que l’opposition souhaite instaurer. Aussi, constituent-elles, un danger pour la paix et la quiétude dans notre pays, durement éprouvé depuis 2012.
Pour manifester son indignation, l’opposition, a expliqué PPR, a écrit au Président de la majorité présidentielle pour lui signifier que cette attitude du secrétaire général du RPM, le Dr Bocary TRETA, était inadmissible.
Pour le retour du dialogue entre les deux parties, l’opposition exige l’administration de la preuve du complot et de l’identification de ses auteurs par l’accusateur ou, à défaut, la présentation d’excuses publiques à l’opposition politique.
« Même pendant les heures sombres de 2012, l’opposition s’est montrée anti putschiste jusqu’au bout des ongles, au moment où ceux qui siègent à Koulouba se sont totalement confondus et compromis avec les auteurs du coup d’État le plus stupide au monde », a-t-il dit.
Il a rappelé que le 28 février 2016, à l’initiative de l’opposition politique, une rencontre a regroupé la classe politique, la société civile et les groupes armés. Cette réunion a décidé de la création d’un mécanisme de suivi des engagements des signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, dans le cadre de sa mise. Ce qui prouve, à ses yeux, que l’opposition est dans la logique de la République et du respect des institutions.
Sur la saisine de la cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité relative à la Loi portant mise en place des Autorités intérimaires dans les régions du nord, M. KEÏTA, a fait savoir que l’opposition trouve que cette loi a été adoptée avec des atteintes graves à la Constitution de notre pays, malgré ses mises en garde. Pire, selon l’opposition, elle porte en son sein les germes de la partition du Mali, dont la parfaite illustration est l’attribution d’un statut particulier aux régions du Nord.
L’opposition considère que les articles 11 (nouveau), 12 (nouveau), 86 (nouveau), 87 (nouveau), 152 (nouveau) et 153 (nouveau) violent le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales posée par l’article 98 de la Constitution. Aussi, il ressort de leur analyse que l’article 86 (nouveau) viole l’article 70 de la Constitution. À cela, s’ajoute le fait que la loi a été également adoptée en violation de l’article 99, alinéa 3 de la Constitution.
Le Code des collectivités que l’Assemblée vient de modifier comportait des dispositions permettant la prise en charge de toutes les éventualités mises en avant aujourd’hui par le gouvernement pour justifier l’instauration des autorités intérimaires. Donc, il n’y avait plus lieu de perdre toutes ces énergies pour une nouvelle loi. « Prescrire dans la loi le remplacement de conseils élus par des organes, dont les membres sont nommés par le Pouvoir central, consacre une mise en cause du principe de libre administration par le législateur au profit de la déconcentration », a dit Djiguiba KEÏTA. En le faisant, il est évident que le législateur a mis en cause le principe de libre administration, donc a violé la Constitution, a relevé le conférencier.
Sur un plan purement formel, en application de l’article 99 de la constitution, le Gouvernement devait saisir, pour avis, le Haut Conseil des collectivités territoriales. Cela n’a pas été le cas, le ministre l’a reconnu à l’Assemblée nationale lors du vote de la loi, a-t-il martelé.
Voilà entre autres raisons, selon Djiguiba KEITA, qui ont amené l’opposition à saisir, à travers ses députés du groupe parlementaire VRD, la Cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité de la loi adoptée, le 31 mars 2016.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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