D’un simple fait divers, l’histoire de Mariam Keita que se disputent deux maris rivaux, Karim et un marabout, est en passe de prendre les allures d’un règlement de compte au centre duquel se joue l’honneur de la justice malienne ; Une justice dont l’orthodoxie et le sacerdoce sont aujourd’hui jetés en pâture par deux juristes qui interviennent dans cette affaire que vient de juger le Tribunal de Grande Instance de la commune IV.
Ces deux juristes ont profité du scandale suscité par les liens de mariage existant entre Mariam et chacun de ces deux individus (Karim e le marabout) pour se mettre sous les feux des projecteurs. Le premier que nous allons nommer tout de suite, est le professeur de droit, Mohamed Ali Bathily, ministre de son état. Ancien haut Magistrat, après la retraite, il a fait une reconversion pour encore servir (la justice) en qualité, cette fois, d’avocat. Dans plusieurs palais de justice de Bamako, certains se rappellent encore des envolées d’un avocat qui s’est toujours distingué par la force du verbe et une grande maitrise des questions juridiques et de procédures.
Le second, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, fils du premier, a également baigné dans l’environnement du droit même s’il n’a pas eu la chance d’exercer, ni d’enseigner le droit comme son père. Voilà deux personnages devenus aujourd’hui d’irréductibles pourfendeurs de la magistrature malienne traitée de tous les péchés d’Israël. Prenant faits et cause pour son fils qui dénonce la décision rendue par le TGI de la commune IV, Bathily père profita, en milieu de semaine, d’un meeting organisé par les APM à Koutiala, pour ouvrir, à son tour, les hostilités avec le procureur de la commune IV, en jetant, au passage, des pierres dans le jardin de la justice malienne de façon générale ; Une justice qui n’a jamais été autant insultée, accusée et son image autant salie. Étonnant et tout à fait bizarre ! Voilà tout ce que trouvent à redire nombre de nos compatriotes à la fois surpris et ébahis face à ce spectacle où c’est la justice (Que dis-je, la Magistrature) qui est vilipendée et vouée aux gémonies par des individus se réclamant pourtant des produits de cette même justice. Un spectacle «tragico-comique», ou «comico-tragique», mais auquel l’Etat se doit de mettre fin sans attendre. Vu les tournures dangereuses que tout cela est entrain de prendre. Avec, d’un coté, les «Bathily’s» qui poussent l’absurde jusqu’à menacer d’introduire une plainte contre un magistrat pour demander sa radiation, et de l’autre, la sortie (musclée) à laquelle on a assisté de la part de l’Association Malienne des Procureurs et Poursuivants (AMPP). Laquelle entend faire bloc derrière le procureur de la commune IV, Dramane Diarra. Tout en invitant l’Etat à sortir de son laxisme, l’AMPP estime que certains propos récemment tenus par Bathily père et fils (à l’endroit de la Magistrature) sont constitutifs d’atteintes graves à l’indépendance du pouvoir judiciaire, et constitutifs de faits pénalement répréhensifs, au regard de la loi malienne.
La rédaction