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Essais nucléaires français en Algérie : un groupe de travail mixte présentera les dossiers

«Les deux parties sont convenues que le groupe de travail mixte sur les conditions de présentation des dossiers d’indemnisation de victimes algériennes des essais nucléaires français au Sahara ou leurs ayants droit, se réunira avant la fin du premier trimestre 2015», selon le communiqué conjoint rendu public à l’issue de la 2e session du CIHN.

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«Les deux parties sont convenues que le groupe de travail mixte sur les conditions de présentation des dossiers d’indemnisation de victimes algériennes des essais nucléaires français au Sahara ou leurs ayants droit, se réunira avant la fin du premier trimestre 2015», selon le communiqué conjoint rendu public à l’issue de la 2e session du CIHN.
Elles se sont également félicitées de la désignation et de la tenue, au cours du premier trimestre 2015, de la réunion des deux correspondants respectifs du ministère français de la Défense et du ministère algérien des Moudjahidine, «afin de faciliter la recherche et l’échange d’informations pouvant permettre la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d’indépendance» de l’Algérie.
Les deux parties se sont en outre félicitées des actions communes menées en 2014 dans le cadre des commémorations internationales des deux conflits mondiaux, et notamment de la participation algérienne aux cérémonies du 14 juillet à Paris, à l’occasion du centenaire de la Grande guerre, et du 15 août à Toulon, pour le soixante-dixième anniversaire du Débarquement de Provence en présence du Premier ministre algérien, «qui a permis de souligner le rôle joué par les combattants algériens dans la libération de la France et de leur rendre hommage».
Bien que les textes de loi français, auparavant,  ne reconnaissaient pas l’existence de populations autochtones à l’époque des essais nucléaires, la loi en question ne reconnaît la qualité de victimes qu’aux militaires ayant exercé entre le 13 février 1960 et fin 1969 et aux civils français ayant participé aux programmes nucléaires.
Les responsables français ont toujours soutenu que les zones dans lesquelles les essais avaient été effectués n’étaient pas peuplées. Une version officielle mise à mal par un document classé top secret. Ledit document déclassifié le 13 avril 2014 révèle l’étendue des dégâts. Dans ce document, il est clairement démontré l’ampleur des retombées radioactives des essais nucléaires, effectués dans le Sud algérien.
Des dossiers déclassifiés démontrant les retombées radioactives provoquées par les essais nucléaires français en Algérie.
Les vastes zones de contamination, allant bien au-delà du territoire algérien, observées jusqu’à deux semaines après le premier tir aérien de février 1960. Les retombées radioactives ont touché, selon ce document, le Mali, la Mauritanie et le Niger. L’opération Gerboise bleue avait commencé par un tir nucléaire aérien effectué le 13 février 1960 sur ordre du général de Gaulle. Il s’agissait d’une explosion quatre fois plus importante que celle d’Hiroshima. La France ne s’arrêtera pas à cet essai. Gerboise blanche, puis rouge, puis verte suivront avant que 13 autres essais, souterrains cette fois-ci, ne soient effectués dans le Sud algérien.
En tout, la France a procédé à 17 essais nucléaires. Difficile pour les autorités françaises de faire croire qu’un territoire aussi vaste ne soit pas peuplé. Dans ce conteste, la loi Morin a pris soin d’exclure les civils et de ne leur offrir aucune chance d’être un jour indemnisés. Le chemin vers la reconnaissance s’est avèré encore plus ardu que prévu.
La loi Morin promulguée en janvier 2010 a pourtant constitué le premier pas permettant aux victimes des essais nucléaires français de demander une indemnisation pour les cancers développés par la suite. Environ 150.000 personnes, civiles et militaires, ont participé de près ou de loin aux 210 essais conduits au Sahara et en Polynésie.
Très restrictive, elle a été complétée par la loi de programmation militaire votée en décembre 2013. Le décret d’application des dispositions renforçant le processus d’indemnisation a été publié en septembre 2014. Il fait du CIVEN (Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires) une autorité administrative indépendante, qui devra comprendre un médecin désigné par les associations. De plus, la zone géographique a été élargie à toute la Polynésie française et non plus seulement aux lieux des tirs.
Plusieurs associations, des deux côtés de la Méditerranée, militent depuis de longues années pour la reconnaissance des victimes algériennes. Des dossiers ont été constitués. Beaucoup d’entre eux ont été rejetés. La partie française exige en effet que soit clairement démontré le rapport de cause à effet entre les pathologies dont souffrent les victimes et l’exposition aux radiations.
Aujourd’hui encore, des dizaines d’enfants atteints de malformations congénitales naissent chaque année dans la région de Reggane.
Il ya lieu de rappeler que la députée écologiste, Mme Cécile Duflot, a déploré récemment au sein de l’Assemblée française, «le faible nombre de victimes indemnisées : 16 dossiers sur 859 déposés au 1er septembre 2014».
Le parcours du combattant imposé aux victimes n’a eu d’égal que le peu d’entrain  marqué par la partie française à régler de manière définitive un des reliquats de la période coloniale.
Kafia Ait Allouache

Source: elmoudjahid.com

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