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Esclavage par ascendance à Kayes : Les besoins et attentes des victimes assortis d’une étude

La CNDH, les ministères de la Réconciliation Nationale, de la Justice et des Affaires Religieuses et du Culte, ont suivi avec beaucoup d’intérêt, le lancement de l’étude sur les besoins et attentes des victimes de l’esclavage par ascendance à Kayes, financée par « Avocat Sans Frontières Canada ». C’était le vendredi 20 mai 2022 à l’Hôtel Maeva à l’ACI 2000.

Le projet intitulé « soutenir la lutte contre l’impunité au Mali », a été mis en œuvre en consortium par Amnesty international, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, l’Association Malienne des Droits de l’Homme et Avocat Sans Frontières Canada. L’objectif de l’étude était de documenter le traitement judiciaire des cas d’esclavage par ascendance dans la région de Kayes, les attentes, besoins et perspectives des victimes, en particulier des femmes et autres personnes en situation difficiles. Le président de la CNDH, Aguibou Bouaré, après avoir rappelé les objectifs majeurs de son organisation, a indiqué que depuis 2016, la CNDH œuvre  pour les Droits de l’Homme qui constituent les missions premières de cette organisation. Il a montré que depuis 2015, la CNDH a constaté  et a pris conscience des violations des droits de l’Homme dans la région de Kayes. Ce phénomène a-t-il fait remarquer, a entrainé des déplacements forcés, des coups et blessures. Il dira que les réponses de la justice n’ont pas été à la hauteur de l’attente. Selon lui, il n’y avait pas de données, mais cette étude qui vient d’être réalisée sera de nature à mieux lutter contre le phénomène. Il a également indiqué que malgré l’interdiction du phénomène par le ministère de la justice, l’esclavage par ascendance dans cette région persiste. Selon le  président de la CNDH, il n’y a pas deux jours, son organisation fut mise au courant d’un cas qui a fait des victimes. Dès lors, Aguibou Bouaré a encore lancé un appel aux autorités compétentes à se donner la main pour prendre une loi spécifique sur le phénomène, car selon lui, les mesures du ministère de la justice restent en dissuasive. En s’adressant au représentant du ministère de la Réconciliation, il a salué les visites opérées par ce département dans le cercle de  Bafoulabé. Pour citer Abraham Lincoln, le président de la CNDH dira que « si l’esclavage n’est pas mauvais, rien n’est mauvais dans la vie ». Pour le représentant d’Avocat Sans Frontières, Ablaye Doucouré, il y a eu des efforts fournis en termes de base de données. Mais,  a-t-il expliqué, les sources de cet esclavage par ascendance sont  encrées dans les coutumes et mœurs et dont les méfaits  entrainent aujourd’hui  beaucoup de dérives, à savoir l’interdiction aux services sociaux de bases, les intimidations, les menaces etc. Il dira lui aussi que l’arsenal juridique est insuffisant et qu’une loi est nécessaire pour mieux lutter contre le phénomène. Par ailleurs, il a fait savoir que cette étude a fait  cas  d’atteintes aux droits de l’Homme,  réalisé une cartographie,  fait l’état des lieux, comment avoir accès à la justice et a également déterminé les besoins. Le représentant du ministre de la Réconciliation a exprimé toute la satisfaction de son ministre par rapport à la réalisation de cette étude. Au nom du ministre, M. Diouara a salué la commission de l’étude pour ce travail. Il a indiqué que ce document sera partagé entre son ministère et tous ses collaborateurs de Kayes à Kidal. Aux dires de  M. Diouara, son département a conduit en 2017 une mission à Djoura,  engagé une sensibilisation entre les segments de la population malienne. Il a signifié l’engagement du ministère de la Réconciliation qui, à n’en pas douter, va partager ce document avec tous les partenaires, tous les acteurs sur le terrain. Le  représentant du ministère de la justice a, quant à lui, indiqué que l’esclavage est une pratique inhumaine qui ne pourra pas prospérer. « Les procureurs, partout en république du Mali, vont continuer à sévir. Ils y veilleront et prendront des mesures contre l’esclavage par ascendance », va-t-il conclure.

Faïnké Fakara

Source: Le Républicain

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