Courant 2019, pour une histoire de mariage, certains citoyens classés «esclaves » par d’autres ont été battus, humiliés, mis à nu et trimbalés dans tout le village de Sakora pour être séquestrés au domicile du chef de village, Gaoussou Fofana. L’une des victimes, Founeké Fofana, a été déshabillée et tirée par ses parties intimes avant d’être attaché nu sur la place publique du village. Ce n’est pas tout. Une autre fillette de deux (2) ans a perdu un œil au cours de ces événements tragiques. Ces citoyens sont détenus illégalement pendant trois jours et privés d’eau et de nourriture. Par la suite, ils sont chassés du village et obligés d’aller s’installer dans le village de Mamerie, derrière le fleuve. Ce village accueille actuellement plus de 1300 personnes qui ont fui la pratique de l’esclavage.
Devant la gravité de cette situation, un nom revient régulièrement, celui de l’ancien député de Kita, Mamadou Tounkara qui aurait tenu des discours haineux et racistes afin de dresser les habitants, les uns contre les autres. L’ex-député semble bénéficier d’une certaine protection au sein de l’administration publique. Car, la plainte déposée par les victimes de ce crime au tribunal de Toukoto, n’a pas connu de suite. Déçues de cette situation, les victimes sont venues porter plainte devant le tribunal de grande instance de la Commune V du district de Bamako où réside l’ex-député, Mamadou Tounkara. Le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune V a adressé un soit-transmis à la gendarmerie du Camp I. Ainsi, il a été procédé à l’audition des parties à l’exception de certains habitants de Sakora qui ont refusé de répondre à la convocation des enquêteurs de la gendarmerie sur instructions de Tounkara. Et malheureusement, les enquêteurs ne disposaient pas de moyens pour interpeller ces individus soupçonnés de participer à ce crime.
Le dossier, comportant les photos des atrocités et des messages vocaux du député Mamadou Tounkara, a été envoyé au Parquet de la Commune V qui a saisi le 3ème cabinet d’instruction. Il faut interpeller les autorités judiciaires afin qu’elles s’assument conformément aux directives du ministre de la Justice et des Droits de l’homme, garde des sceaux. Les auteurs de cette pratique esclavagiste ne peuvent plus continuer leur petit bonhomme de chemin sans être inquiétés un seul instant. Cela est contraire à l’idéal de la justice.
Source : Le Challenger