Dans le but de sectionner les muscles élévateurs de l’anus, l’épisiotomie est un acte chirurgical consistant à réaliser une petite incision de la muqueuse vaginale de quelques centimètres à l’aide d’un ciseau au moment de l’accouchement afin de laisser passer l’enfant, sans porter préjudice à la maman. Ainsi Dr. Sogoba Seydou gynécologue obstétricien nous explique les différents procédés.
On parle ou fait d’épisiotomie si le fœtus est exposé à un problème et incapable de supporter les poussées pendant une longue période et si le diamètre de la tête de l’enfant est grand en évitant aussi un travail long et fatiguant. Ou si l’accouchement s’annonce difficile avec un gros bébé.
S’il s’agit de votre première naissance, vous pourriez vous sentir un peu anxieuse en pensant à une épisiotomie vue que c’est une nouvelle expérience vécue par beaucoup de nouvelles mamans. De cet fait, l’incision chirurgicale effectuée dans la zone, permet de protéger des déchirures aléatoires lors de l’accouchement naturel (pendant la phase de poussée ou lors de la sorties du fœtus).
“Elle se déroule par une anesthésie locale placée ou injectée environ deux minutes, le médecin procède en coupant avec des ciseaux chirurgicaux pointus en évitant la glande de Bartholin. Après le retrait du fœtus et placenta, la zone est de nouveau stérilisée avec une nouvelle dose d’analgésique administrée et la plaie suturée avec l’aide d’un type de sutures disolvables et absorbantes avec cicatrisation de la plaie qui n’a besoin d’être enlevée et ne provoque pas de sensibilité d’inflammation ou d’étirement sur le site de la plaie.
Quelques jours après l’accouchement, la patiente ressent une certaine douleur à cet endroit et il est donc conseillé d’utiliser une baignoire remplie d’eau tiède mélangée avec une lotion vaginale. Elle doit s’asseoir pendant plus d’une fois pendant la journée, séchez la zone en échangeant fréquemment les serviettes hygiéniques afin que la plaie ne s’infecte pas.
Puis il est suturé de manière (en général 3 ou 4 points de sutures suffisent dans les 24h qui suivent) cosmétiques afin d’éviter des déchirures aléatoires qui peuvent atteindre l’anus et affecter ses muscles ou peuvent conduire à un prolapsus des muscles périnéaux après l’accouchement.
Il est réservé à des situations bien particulières dans le but de réduire les risques de déchirures graves ou complexes du périnée. Et ces déchirures naturelles peuvent en effet être sources de complications, telles qu’une incontinence anale ou urinaire. Sans infection, ni complication comptez 3 à 4 semaines pour une cicatrisation complète”. Nous explique le gynéco.
Par ailleurs, afin d’éviter des complications de déchirements aléatoires, la plupart des cas d’accouchement pour la première fois à quelques mois après leurs accouchements, certaines femmes ayant subi une incision du périnée ont une moins bonne estime de leurs corps que les autres et une sexualité moins épanouie.
“On ma fait une épisiotomie à mon premier bébé, une aventure que j’ai mal vécue et qui a frustré ma vie sexuelle malgré la cicatrisation des points de sutures, car il y a ce changement au niveau des zones vaginales qui m’empêchent d’être épanouie sexuellement. Et dans ma tête, il ya toujours un blocage d’où la peur d’être encore déchirée ou de ressentir cette douleurs qu’on ne peut expliquer.
Vue cette douleur, j’ai été voir mon gynéco traitant pour un suivi à la normale afin de retrouver ma sexualité d’avant”. Explique Fanta Diarra
Selon le spécialiste, l’épisiotomie n’est pas un acte chirurgical anodin et peut dans certains cas avoir des conséquences importantes dans la vie de la patiente, telles que l’augmentation de la douleur et de la durée de cicatrisation par rapport à une déchirure périnéale simple. Il y aura une hausse du risque d’infection, d’abcès et de dyspareunie (c’est-à-dire douleur vulvame pendant les rapports sexuels) ou encore l’apparition d’un granulome inflammatoire ou d’une endométriose au niveau de la cicatrice.
Cette incision n’aura aucun impact sur une grossesse future, car il est normalement réaliser avec une anesthésie au moment de la suture.
Aïchatou Konaré
Source: Mali Tribune