Même si elles continuent d’avoir un rôle prépondérant dans la vie socio-économique, les femmes doivent encore affronter de nombreuses difficultés pour s’épanouir dans le domaine de l’entreprenariat. En 2021, elles ne représentaient que 13,2% des créations d’entreprises à Bamako.
L’une des raisons qui justifient la mise en place par l’Agence pour la promotion des investissements (API-Mali) d’une cellule d’appui dédiée aux femmes entrepreneures en octobre 2019, en partenariat avec ONUFEMMES (Bureau du Mali), le « Women Business Center » (WBC), pour permettre aux femmes de se lancer dans l’entreprenariat et de faire prospérer leurs entreprises.
La cellule a « pour mission de formaliser et structurer les entreprises féminines, former les femmes entrepreneures à bénéficier des opportunités économiques et accélérer la profitabilité ». Depuis, plusieurs entreprises féminines ont été formalisées et d’autres ont bénéficié de formations pour améliorer leurs performances.
Le nombre d’entreprises créées par les femmes en 2021 à Bamako s’élevait à 642, contre 4 236 pour les hommes, soit 86,8% pour ces derniers et 13,2% pour les dames.
En 2020, on enregistrait 340 entreprises pour les femmes et 2 055 pour les hommes, soit 85,8% eux et 14,2% pour elles.
De janvier à mars 2022, 137 entreprises ont été créées par des femmes contre 889 pour les hommes, soit des taux respectifs de 13,4% et 86,6%.
Ces données mettent en évidence l’importance des efforts à accomplir afin que les entreprises formelles mises en place par les femmes soient représentatives, parce que la plupart d’entre elles continuent d’évoluer dans le secteur informel.
Sortir de l’informel
Pour les entreprises féminines formelles, les secteurs d’activité dominants sont la prestation de services, le commerce général, la transformation agro-alimentaire et la restauration.
L’un des défis de ces entreprises est la capacité de survie dans un environnement pas toujours propice. S’il faut encore des études pour l’attester, le projet WBC affirme néanmoins avoir « considérablement contribué au taux de survie de ces entreprises féminines grâce à l’assistance technique dans leur phase de croissance », selon M. Moussa Bouaré, responsable du Guichet unique et Coordinateur du projet.
C’est pour apporter des solutions à ces contraintes, qui ne sont pas que techniques et financières, que le Gala des femmes entrepreneures a vu le jour, pour encourager l’entreprenariat féminin, qui est « sur la bonne voie », estime Mme Fatoumata Boubou Koita, initiatrice de l’événement. Parce qu’aujourd’hui les femmes « osent se lancer et souhaitent sortir de l’informel ».
Fatoumata Maguiraga
Source : Journal du Mali