Bola Tinubu a prêté serment, le 29 mai 2023, à Abuja en qualité du Président de la République fédérale du Nigéria, en présence de plusieurs chefs d’Etats. A 71 ans, l’ancien gouverneur de Lagos succède donc à Muhammadu Buhari.
Ce dernier, après 8 ans à la tête de la première économie du continent, a quitté le palais présidentiel la tête haute en passant le témoin au candidat de son parti, vainqueur du scrutin présidentiel. L’image d’un Buhari quittant le palais présidentiel, quelques heures avant l’investiture de son successeur, a fait le tour des réseaux sociaux avec force commentaires.
Cette transmission pacifique du pouvoir, en dépit des contestations, renforce le processus démocratique du Nigéria dans une sous-région en proie à des instabilités institutionnelles chroniques et des insurrections voire des coups d’Etat militaires. Sans qu’ils soient pour autant exempts de reproches, les animateurs de l’espace politique nigérian ont notablement contribué à la réussite de ce processus.
Les populations de ce grand pays ouest-africain viennent ainsi de démontrer qu’il n’y a pas d’alternative à la démocratie. Le Nigéria entre de ce fait dans le cercle des nations démocratiques.
Dans son discours d’investiture, le successeur de Général Buhari s’est engagé à faire de la sécurité «sa priorité». Il a promis aussi de remettre l’économie nigériane sur les rails.
Toutefois, au sein de l’espace sous-régional, le Président Bola Tinubu devrait faire prévaloir son leadership pour amener plus de stabilité institutionnelle. Un leadership qui a cruellement manqué à Muhammadu Buhari contrairement à un certain Olusegun Obasanjo. La stabilité institutionnelle est un préalable à la guerre contre les groupes armés radicaux.
Le Nigeria devrait être la locomotive de l’intégration sous-régionale aux plans économique et militaire. Le Président Bola Tinubu est attendu sur le terrain du renforcement de l’intégration des peuples ouest-africains pris dans le tourbillon de la guerre géopolitique.
La Cédéao, faut-il le rappeler, a été mise en place par ses membres fondateurs pour être l’un des instruments de l’intégration de la sous- région. Ses acquis doivent être consolidés et ses lacunes comblées.
Par Chiaka Doumbia
Le Challenger