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Entre nous : La carte Boubou Cissé

Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a jeté son dévolu sur Dr Boubou Cissé pour diriger l’équipe gouvernementale à la suite de la démission, dans les circonstances que l’on sait, de Soumeylou Boubèye Maïga.

Le décret de nomination a été signé le 22 avril 2019. Dr Boubou Cissé est le sixième Premier ministre du Président IBK et le deuxième chef du gouvernement de son second mandat. L’histoire se répète. Car, en avril 2014, le Chef de l’Etat a été confronté au départ inattendu et volontaire de son Premier ministre de l’époque, Oumar Tatam Ly, quelques mois seulement après son plébiscite.

Des chefs du gouvernement qu’il a eu à nommer, Modibo Kéïta (8 janvier 2015- 7 avril 2017) est le seul qui détient le record de longévité avec plus de deux (2) ans à la primature. Il est suivi de Soumeylou Boubèye Maïga (30 décembre 2017-18 avril 2019) avec un an trois mois et quelques jours. Les autres, à savoir Oumar Tatam Ly (7 septembre 2013 – 5 avril 2014, Moussa Mara (5 avril 2014-8 janvier 2015) et Abdoulaye Idrissa Maïga (8 avril 2017-29 décembre 2017) n’ont pas atteint un an sur l’éjectable fauteuil de la Primature.

La nomination de Dr Boubou Cissé et surtout le temps pour l’annoncer peuvent laisser penser que le Président de la République ne s’attendait pas au départ de son désormais ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Cela peut paraître inquiétant de la part du Chef de l’Etat qui n’a pas été en mesure de décoder les signaux envoyés par une frange importante de l’opinion nationale.

Ministre de l’Industrie et des Mines, ministre des Mines puis locataire de l’Hôtel des finances depuis 2016, Dr Boubou Cissé est un technocrate reconnu pour sa maîtrise des dossiers et sa bonne réputation auprès des bailleurs de fonds. Si elle peut rassurer les institutions financières internationales, la carte de Dr Boubou Cissé ne rassure malheureusement pas les partenaires sociaux.

Des syndicats de magistrats à ceux de l’éducation nationale, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances s’est attiré de nombreuses foudres. C’est pourquoi dans les milieux syndicaux, notamment ceux en conflit ouvert avec le gouvernement, l’arrivée de Dr Boubou Cissé à la tête du gouvernement a été accueillie avec une certaine méfiance.

S’y ajoute que le Premier ministre Cissé a beau faire, il pourrait difficilement se défaire des préjugés le présentant comme proche de la famille présidentielle.

En temps normal, notre pays aurait pu volontiers se réjouir et sans réserve de l’arrivée du nouveau chef du gouvernement. Mais ces moments d’interrogations voire d’incertitudes, le Premier ministre Boubou Cissé a du pain sur la planche pour relever les défis qui assaillent la nation.

De nombreux états-majors politiques ont pris acte de sa nomination tout en lui adressant leurs félicitations. Force est de se rendre à l’évidence que ce n’est pas le grand enthousiasme. De nombreuses personnalités politiques consultées par le Président IBK après la démission de l’équipe gouvernementale sortante ont vite souligné que les questions relatives au choix du Premier ministre n’ont pas été abordées. Le gouvernement qu’il s’apprête à constituer pourrait ne pas bénéficier de soutien politique nécessaire.

La carte Dr Boubou Cissé apparait probablement comme l’une des dernières entre les mains du Président IBK qui va devenir de plus en plus la cible privilégiée de ses compatriotes. En effet, nombreux sont les Maliens qui commencent à douter de sa capacité à faire face à la situation. Si le Chef de l’Etat ne travaille pas à asseoir son leadership, déjà mis en cause dans certains milieux, il risque de se trouver dans une situation peu enviable. Et cela dans un avenir plus proche.

Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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