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Entre nous : Affaire dite des bérets rouges : la justice d’abord !

L’affaire dite des bérets rouges continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Après la marche du collectif des épouses des militaires et paramilitaires détenus dans le cadre de cette affaire, tous les regards sont braqués sur ce vendredi 22 décembre 2017, date à laquelle le général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés ont annoncé, dans une correspondance, qu’ils quitteront leurs lieux de détention.

C’est dans ce contexte particulièrement tendu que l’information sur le retour au bercail de l’ancien Président Amadou Toumani Touré, exilé à Dakar depuis sa «chute sans gloire» en mars 2012, a fait le retour des réseaux sociaux. Général de corps d’armée et ancien parachutiste, ATT signera, ce dimanche 24 décembre 2017, son retour dans son pays natal dans une situation marquée d’incertitudes et  d’inquiétudes avec en toile de fond des difficultés pour les détenteurs de la puissance publique d’affirmer leur autorité. Des pratiques liberticides cautionnées sont en train de saper les fondements de la République.

Les agissements du général Sanogo et de ses co-accusés constituent un défi majeur lancé au gouvernement. Dans une République, des actions prônées par des personnes soupçonnées dans une affaire de ce genre, ne sont pas à encourager et doivent être condamnées avec la dernière rigueur. De même que la lenteur dans la procédure judiciaire de ce dossier encombrant. En dépit des tapages et des déclarations tous azimuts, tout se passe comme s’il n’y avait pas une volonté réelle de vider cette affaire sulfureuse. Ce n’est pas pour rien que le général Amadou Haya Sanogo a demandé récemment au guide spirituel de l’association Ançardine, Ousmane Chérif Madani Haïdara par le biais de nos excellents confrères, de s’impliquer pour une résolution de cette affaire. Le détenu le plus célèbre de Sélingué ne parle pas dans le vide. Il sait de quoi il est question. Comprendra qui voudra comprendre !

Aucune action politique ne doit prévaloir sans le jugement de l’affaire par la justice malienne. Il est de l’intérêt du général Amadou Haya Sanogo et de ses codétenus que la vérité éclate au grand jour, que les coupables soient condamnés et les innocents acquittés. C’est donc après le verdict que les politiques peuvent entrer dans la danse en usant peut-être du pouvoir de grâce qu’ils détiennent en vertu de la Constitution. La grâce doit même intervenir avant les funérailles de ces jeunes soldats dont le seul tort a été de refuser de se soumettre à des gens qui ont usurpé le pouvoir. Cela, pour qu’enfin, leurs familles commencent à faire leur deuil.

Il ne faut pas se faire d’illusion. Un général, incapable de bâtir une armée au bout de dix ans de règne et sous-traitant la sécurité nationale avec des milices armées, qui a fui de surcroît son palais sous les canons d’un groupuscule de petits soldats, est disqualifié pour poser une quelconque action dans le cadre de la réconciliation entre des frères d’armes. Quand on a été le principal acteur qui a conduit son pays dans l’état où il est aujourd’hui, on doit avoir la décence de faire profil bas.

Les petits arrangements politico-politiciens finiront par déranger la République et mettre leurs auteurs dans des situations embarrassantes. Le drame dans ce pays, c’est qu’on aime se mentir et se tromper sous une enveloppe de mensonge !

Par Chiaka Doumbia

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