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Engrais subventionnés et magouille : Pourquoi ne pas arrêter la pratique !

La question de l’engrais subventionné pose problème aux paysans maliens désormais. Ceux qui ont emblavé des dizaines d’hectares en plus de leurs anciennes parcelles de culture, resteront sur leur faim. En effet, depuis le temps d’ATT, cette pratique de subvention de l’engrais est venue avec la vulgarisation du riz Neurica pouvant être cultivé dans des zones même exondées afin d’avoir une production record pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Elle a produit son effet pendant les premières années de cette pratique, car sa gestion n’avait pas connu encore la pratique de concussion et de prévarication par les responsables en charge de la gestion des engrais subventionnés. En effet ce sont les surfacturations et l’achat d’engrais frelatés qui ont conduit la CMDT à une perte de 50 000 tonnes de coton pour la campagne 2014-2015.

Le Dr Tréta a été accusé de complicité active avec le Président de l’APCAM, son homonyme BakariTogola, pour avoir fermé les yeux sur ces importations d’engrais frelatés. Puis vint l’affaire de surfacturation des tracteurs à propos de laquelle le Parena a introduit une plainte chez le Vérificateur Général. Nous ne savions pas quel a été le sort réservé à ce dossier. Ces scandales ont prouvé que nos responsables politiques ont peu de place pour l’éthique dans les responsabilités qui leur sont confiées.

En effet, le porte-voix des cotonculteurs est Bakary TOGOLA, président de l’APCAM, depuis du temps d’ATT. Cependant le constat est que Bakary TOGOLA encense tous les présidents de la République qui l’ont trouvé en poste. Lors de la visite d’IBK à Kita à la veille du 1er tour de l’élection présidentielle, il a fait encore le griot comme à Koumantou en 2017, à Sikasso en 2017 et à Ségou et Kangaba2018. Et pourtant le collectif des cotonculteurs a commencé à donner de la voix concernant la gestion de cette filière par Bakary TOGOLA. En effet dans le journal ‘’l’indépendant’’ N°4507, il est écrit que : le collectif des cotonculteurs du Mali, se plaint de l’utilisation de leurs Fonds estimé à 20 milliards FCFA qui semble être détournés, et le compte dans lequel les fonds sont virés vient d’être connu désormais. Le collectif a informé dans un communiqué détenir les preuves irréfutables que les fonds reçus par la faîtière, de 2007 à nos jours, ont été gérés par Bakary TOGOLA, sans consultation ni implication d’aucun membre du conseil d’administration, encore moins de producteurs des autres localités. Pour mieux organiser le détournement des fonds des producteurs de coton, il a recruté un de ses neveux comme comptable au sein de la confédération, ‘’ les fonds ont été gérés par Bakary Togola pour des intérêts familiaux et personnels, en piétinant complètement les textes de la confédération.

Encore ces faits démontrent jusqu’où se trouve enraciné le mal de la corruption dans nos habitudes quotidiennes. Cette année les autorités évoquent que le montant de 20 milliards de F CFA de l’année 2018 a été rabaissé à 15 milliards F CFA. Cela est lié au fait que les dépenses sécuritaires en sont la cause, ce qui n’est pas exact car seulement une petite portion de ces engrais subventionnés, parvienne aux paysans et le reste est vendu au prix normal aux commerçants majoré de leur marge bénéficiaire pour les écouler sur le marché. Les fonds collectés vont dans les proches des responsables administratifs du sommet à la base, les patrons des organisations paysannes et autres commerçants. Autre chose depuis une semaine nous sommes au courant de la révélation qui a été faite par le président IBK et son fils Karim, président de la commission de défense à l’Assemblée Nationale sur les causes du maintien au sol des hélicoptères PUMA (français), achetés pour les FAMA. La corruption est encore passée par là au détriment des paysans maliens.

Dans ces conditions, l’état perd doublement. Dans un premier temps, les montants subventionnés constituent une perte énorme pour le budget d’Etat, parce qu’ils n’atteignent pas leurs destinateurs au finish à savoir les paysans, et dans un second temps, ce sont les administrateurs du circuit d’acquisition de ces centaines de milliers de tonnes qui empochent personnellement les montants obtenus par l’entremise de la surfacturation.

Dans ce cas, pourquoi ne pas laisser le marché des engrais libre pour le bonheur des paysans maliens ? A ce rythme la crise s’installera aussi dans ce secteur.

Siramakan KEITA 

Source: Le Carréfour

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