Qu’arrive-t-il aux sociétés d’électricité d’Afrique de l’Ouest ? Bien peu nombreuses sont celles qui parviennent à se maintenir à flot financièrement.
Après les difficultés constatées au Ghana récemment et les problèmes vécus au Sénégal jusqu’en 2011, voilà que le cas d’Energie du Mali (EDM) inquiète au plus haut point les autorités de la transition.
En effet, cette société traine une dette colossale de 500 millions d’euros et se trouve dans un état de quasi agonie à cause d’un déficit chronique d’exploitation. En effet, EDM vend à un prix plus faible le Kwh que ce qu’elle a dépensé pour le produire. Dans ses recherches, AFRIMAG a pu mettre la main sur les comptes de résultats de la société en 2015 et 2016, lesquels font état d’une perte nette de 13 milliards puis de 26 milliards de FCFA. Et depuis, la situation a empiré.
A l’origine de cette situation, il y a plusieurs facteurs. Le premier est un effectif pléthorique. En effet, cette société a toujours été considérée par les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat malien comme l’endroit idéal pour caser des proches et des militants politiques de tous bords.
De plus, même si les deux principales sources d’approvisionnement de la société en énergie restent les barrages de Manantali sur le fleuve Sénégal et de Sélingué sur le Niger, la société fait appel à une multitude de fournisseurs d’hydrocarbures choisis dans des critères qui s’éloignent de ceux de la bonne gouvernance.