Suite aux coupures intempestives du courant, qui suscitent de plus en plus la colère de la population, les syndicats d’EDM-S.A, à savoir le SYNACOME, le SUTEELECT et le SYLSEM ont animé, le vendredi 30 avril, une conférence de presse, au cours de laquelle les responsables ont insisté sur l’impérieuse nécessité de revoir la politique énergétique. Afin d’atteindre ce résultat, ils ont fait part de leur décision de déposer dans les jours à venir un préavis de grève pour obliger l’Etat à investir dans le secteur et à donner un mandat de 5 ans aux Directeurs généraux de la société pour leur permettre de réaliser leur plan de développement.
Dans une déclaration, dont le contenu a été livré par le Secrétaire général du SYLSEM, Baba Dao, les syndicats d’EDM ont tout d’abord, au nom du département de tutelle et de celui de la Direction générale ainsi que de tous les travailleurs de la société, présenté leurs excuses pour les désagréments et les incidents qu’engendrent ces coupures d’électricité, à tous les clients et à tous les Maliens, de près ou de loin. Ainsi que leurs regrets de ne pas pouvoir les satisfaire à hauteur de souhait.
A l’en croire, au regard de la situation qui prévaut, les syndicats ont jugé nécessaire d’organiser cette conférence de presse pour informer l’opinion nationale, à travers les arcanes de la presse, de la situation actuelle de la société Energie du Mali, qui a pour mission de produire, de transporter et de distribuer l’électricité sur toute l’étendue du territoire malien, dans la mesure du possible.
Malheureusement, en l’état actuel des choses, cette structure n’arrive pas à satisfaire tous ses clients à cause d’un certain nombre de problèmes liés, notamment, à l’insuffisance de la production, l’insuffisance de la ligne de transport, l’étroitesse du réseau de distribution, le manque de pièces de rechange, de cadre adéquat de travail et du personnel, entre autres facteurs.
» Nous, syndicats, avons voulu cet exercice avec vous les professionnels de l’information pour qu’ensemble nous puissions donner la bonne information à nos compatriotes qui ne sont autres que nous-mêmes. Les agissements et les mécontentements de la part de nos clients sont légitimes et bien fondés, car Energie du Mali leur doit une continuité de service d’électricité « .
Selon Baba Dao, pour résoudre ce problème de délestage pendant la période de pointe, qui date de plus d’une décennie, on doit impérativement revoir la politique énergétique du Mali.
Selon le Secrétaire général adjoint du SUTEELECT, EDM-S.A croule aujourd’hui sous les dettes, à cause d’une moindre prise de responsabilité de l’Etat, qui peine à doter notre pays d’une véritable politique énergétique. A ses dires, l’essentiel des problèmes auxquels demeure confrontée aujourd’hui cette entreprise est dû à un problème d’investissement. Ainsi, révèle-t-il, de 1960 à nos jours, l’Etat n’a jamais pu mettre en œuvre une véritable politique énergétique au Mali. Et il y a 30 ans, voire 35 ans que le Mali n’a construit aucun barrage ni d’ouvrage en termes de production. En effet, EDM Sa ne vend que de l’électricité, qu’elle vend aussi à perte. Et cette perte, qui doit être compensée sous forme de subvention par l’Etat, ne l’est quasiment pas. Et, même si cette compensation venait à tomber, elle sera pratiquement utilisée pour le paiement des impôts et autres taxes.
Pour contraindre l’Etat à investir dans le secteur et à donner un mandat à ses différents Directeurs généraux, les syndicats projettent, dans les prochains jours, de déposer un préavis de grève. Lequel sera suivi d’un arrêt de travail, qui va occasionner une coupure monstrueuse du courant, si leurs doléances ne sont pas satisfaites.
Ramata S.Kéita
Source: l’Indépendant