L’énergie que déploient partisans et opposants de la révision constitutionnelle pourrait servir à un autre combat plus légitime et bénéfique pour le pays. La situation de ni paix ni guerre au nord et au centre doit nous obliger à orienter la lutte sur l’essentiel : le retour de l’Etat dans les zones occupées. Depuis 2012 et malgré le retour annoncé de l’Etat dans cette partie du pays, rares sont les services qui fonctionnent normalement. Les populations sont laissées à la merci des exactions, des violences.
A Gao, Tombouctou et une partie des régions de Mopti et de Ségou, les services de la douane, des impôts, le Trésor public… ont fermé boutique. Pour s’offrir leurs prestations, les usagers sont obligés de passer par Bamako. Du patron au planton, tous les agents censés y être ont élu domicile dans la capitale. A Gao, le camp français, où claque au vent le drapeau tricolore, est une cité interdite aux Maliens sans exception.
L’espoir suscité par la mise en place du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) est également assombri par la situation que vivent les éléments des patrouilles mixtes. L’armée à Aguelhok, Tessalit, Ménaka et d’autres localités est soit cantonnée soit sous la protection de la Minusma ou de Barkhane. A Kidal où l’Etat travaille au retour de l’administration, difficile de prédire dans quelles conditions cela se fera. La priorité des priorités, pour les Maliens, devra être la fin de l’occupation éhontée du territoire national.
DAK
Source: L’Indicateur du Renouveau