Le 1er tour de l’élection présidentielle s’est finalement tenu hier non pas sur toute l’étendue du territoire, mais sur des portions du pays. En effet, si les régions du Sud (Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou…) ont pu voter dans un calme apparent, tel n’a pas été le cas pour les citoyens du Centre et du Nord. Ils ont été, pour la plupart, lésés dans leur droit de se choisir un président de la République à travers des attentats la veille et le jour du scrutin, ce dimanche.
Des groupes terroristes et signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale issu du Processus d’Alger portent, avec le gouvernement, l’entière responsabilité de cette exclusion d’une bonne frange des électeurs. L’Etat est coupable de n’avoir pas honoré sa promesse de sécuriser les villes et les centres de vote et les groupes armés d’avoir trahi leur serment de participer à la sécurisation de la présidentielle-2018. De Mopti à Tessalit, en passant par Gao, Tombouctou, Ménaka et Kidal, beaucoup d’électeurs sont restés terrés chez eux pour ne pas être victimes d’un attentat ou de représailles plus tard.
C’est cette désaffection des urnes qui risque aussi d’entacher quelque peu la légitimité du nouveau président de la République.
DAK
Source: L’Indicateur du Renouveau