En Thaïlande, des dizaines de milliers de manifestants anti-gouvernementaux continuent à occuper les rues de la capitale, Bangkok, à la veille des élections législatives. Le mouvement de protestation a toutefois modifié sa tactique. Il promet de ne pas bloquer les bureaux de vote comme il l’avait fait lors du vote anticipé de dimanche dernier. Mais les Thaïlandais qui veulent voter prennent de leur côté des dispositions pour s’assurer que le scrutin se déroule sans trop d’incidents. Des incidents isolés ont cependant eu lieu ce samedi opposant des manifestants pro et antigouvernement.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

« Ce sera Montmartre sur le fleuve Chao Phraya. » C’est dans ces termes que le mouvement d’opposition au gouvernement de Yingluck Shinawatra décrit sa stratégie pour la journée électorale de dimanche.

Des pique-niques à travers la capitale, des artistes qui font des portraits des manifestants, des concerts et des festivités… Il s’agit d’un virage à 180 degrés par rapport au blocage agressif des bureaux de vote lors du scrutin anticipé de dimanche dernier.

Cette tactique avait fortement affecté l’image du mouvement anti-gouvernemental, notamment quand des photos de certains électeurs pris à la gorge par les manifestants avaient circulé sur Internet. Les opposants au gouvernement comptent désormais faire annuler les élections à posteriori en déposant un recours devant la Cour constitutionnelle.

Pour autant, les Thaïlandais qui veulent voter anticipent des incidents violents. Et ils prennent des dispositions pour limiter l’impact de ces troubles sur le scrutin. Des centaines d’électeurs occupent d’ores et déjà plusieurs bureaux électoraux de Bangkok pour les protéger des manifestants anti-gouvernementaux.

Dans plusieurs provinces de l’extrême sud du pays, d’autres Thaïlandais protestent contre le fait que les manifestants ont encerclé des centres postaux où se trouvent les bulletins de vote.

rfi