Au Burkina Faso, la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance du pays s’est tenue dans une période exceptionnelle. Le gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré, décide d’annuler toutes les festivités prévues pour l’occasion afin de respecter la mémoire de toutes les victimes du terrorisme. C’est ce qu’annoncé le président dans son discours tenu pour la circonstance.
Le Burkina Faso a commémoré ce 11 décembre son 61ème anniversaire à l’accession à la souveraineté nationale. Un anniversaire qui survient cette année, dans une période très particulière. Le pays qui est confronté à une situation sécuritaire très préoccupante depuis 2015 est le théâtre de multitude d’attaques terroristes ces dernières semaines faisant près d’une centaine des morts militaires et civiles. Pour la circonstance les autorités ont décidé de surseoir à toutes les festivités cette année.
En effet, la lutte contre le terrorisme semble être désormais la principale « priorité » de l’État burkinabè. Par ailleurs, le président s’est adressé à la veille de la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance du pays aux burkinabè. Une adresse à laquelle Roch Marc Christian Kaboré, a lancé un appel à l’ensemble des filles et fils du pays à consentir l’effort de la guerre. Cette année, le gouvernement a décidé d’annuler toutes les festivités pour respecter la mémoire de toutes les victimes de terrorisme. Dans son discours, le président Kaboré a appelé à l’union sacrée et au rassemblement autour des forces de défense burkinabè et ses alliés pour barrer la route aux groupes djihadistes.
« Je lance un appel, à l’ensemble des filles et des fils de notre Nation, à consentir l’effort de guerre, chacun en fonction de ses possibilités. Le gouvernement recevra les instructions nécessaires pour la mise en place d’un dispositif de collecte et de gestion transparente des contributions », a déclaré Kaboré. Il ajoute. « Ensemble, conjuguons nos efforts pour la sécurité, la paix, et le développement harmonieux de notre pays, le Burkina Faso ».
Pays limitrophe du Mali, le Burkina Faso fait face aux exactions attribuées à des groupes djihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l’État islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’est et le nord-ouest. Le Burkina Faso compte parmi les pays du Sahel qui souffre depuis années des attaques terroristes récurrentes. Plusieurs prises d’otages étrangers ont eu lieu ces dernières années dans le pays.
En effet, la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays a créée des fortes tensions sociales au Burkina Faso. Des milliers de manifestants sont descendus en fin novembre dans les rues de plusieurs villes du pays pour réclamer la démission de l’exécutif y compris le président Kaboré. Par ailleurs, le président Kaboré a procédé à des sanctions. En effet, plus hauts gradés de l’armée ont été relevés de leurs fonctions. Le gouvernement également a été dissous suite à la démission du Premier ministre. Ces sanctions ont été, d’ores et déjà annoncé par le Président Kaboré lors de son allocution à la nation après le drame d’Inata.
A la veille des manifestations dénonçant « l’incapacité” des autorités à faire face aux violences djihadistes qui ont fait environ 2.000 morts et 1,4 million de déplacés depuis 2015, le président Kaboré avait annoncé de nouvelles mesures, soulignant « la nécessité de constituer, au plan gouvernemental, une équipe resserrée et plus soudée ».
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS