« La paix sera faite par les Maliens eux-mêmes ou ne se fera pas ». Ce sont-là les mots du Représentant de l’Union Européenne au Mali à la faveur d’une conférence de presse organisée par l’Amicale des anciens Ambassadeurs et Consuls Généraux du Mali, en guise d’adieu au diplomate allemand en fin de mission. C’était le samedi 15 août dans l’amphithéâtre de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye. Cette Conférence avait pour thème, « l’engagement de l’Union européenne au Mali ».
Le conférencier principal n’était autre que l’Ambassadeur de l’UE avec pour modérateur Abdoulaye Amadou Sy, ancien ministre et ancien Ambassadeur du Mali. La rencontre a enregistré la participation, outre Zink et sa délégation, de plusieurs personnalités politiques à l’image de Younoussi Touré, Ali Nouhoun Diallo, Moussa Mara, Djibril Tangara, Ousmane Thiam, d’anciens Ambassadeurs et Consuls. Au cours de cette rencontre, plusieurs sujets ont étés abordés, notamment le rôle joué par l’Union Européenne dans notre pays. Le diplomate allemand a, tout d’abord, commencé par saluer les organisateurs de la conférence pour l’initiative avant de passer en revue le rôle et les multiples interventions de l’Union européenne au Mali.
« Je remercie beaucoup les organisateurs de m’avoir associé à cette rencontre. C’est aux Maliens de prendre leur destin en main et la communauté internationale ne peut que les appuyer. Elle ne peut pas se substituer à l’armée malienne ou se mettre au-dessus d’elle. Notre rôle est limité et nous respectons ces limites. La paix sera gagnée par les Maliens ou ne le sera pas. Le rôle de l’UE a beaucoup évolué pendant ces dernières années. Il est passé de l’assistance humanitaire pour devenir celui d’un véritable acteur politique et de sécurité » a-t-il souligné. L’Ambassadeur de l’UE, en bon diplomate, pour avoir servi dans plusieurs pays africains, a cité le cas du Congo Kinshasa, un pays peu fréquentable lorsqu’il le quittait, et qui connaît aujourd’hui, une rélative stabilité.
Il a aussi évoqué la croissance démographique qui peut être un facteur de développement à condition que le pays soit prévoyant. Le diplomate allemand n’a pas manqué de mentionner une avancée considérable dans le secteur de l’agriculture, un constat qui lui a été donné de faire lors d’un de ses voyages à travers l’Office du Niger à Segou. Le PDG de l’Office lui avait, alors, confié qu’un exploitant peut produire, à lui seul, 7 à 8 tonnes de riz par récolte. Avec le nouveau système d’irrigation appuyé par l’UE, les récoltes sont de moins en moins liées à la pluie de l’hivernage. Le conférencier a rappelé que l’UE détient à son actif plusieurs réalisations au Mali dans presque tous les domaines de l’économie et cela depuis le temps de ses prédécesseurs. Au plan sécuritaire, l’UE a le plus grand nombre de forces au Mali en Afrique avec l’EUTM, soit plus de 550 militaires présents. Au titre des réalisations, Richard Zink a cité le lycée de Badala, 3991km de routes bitumées, plus de 1000 ha de terres irriguées. Elle a, en plus, boosté la décentralisation, la construction et la modernisation des musées et des mausolées à Bamako Tombouctou, Djenné et Bandiagara. Arrivé au Mali entre février et mars 2012, Zink a soutenu que l’UE a tenu bon pendant que « ça chauffait » ; mieux, elle a renforcé sa présence. En fin de mission, il a bien apprécié le soleil du Mali et ses rapports avec les Maliens. « Je vais dans ma région où je suis né. En traversant la forêt noire je vais essayer de repenser à tout ce que j’ai pu réaliser ». Un débat fructueux a mis fin à la conférence.
Mohamed Naman Keita
source : 22 Septembre