Le syndicat National des Banques, Assurances, Microfinances, Etablissements financiers et commerces du Mali (Synabef) et de la Fédération nationale du pétrole, commerces, assurances et banques (FENPECAB) ont tenu une assemblée générale extraordinaire, le mercredi 24 mai 2023, à la bourse du travail. Objectif : avoir le quitus de l’assemblée générale pour déposer un nouveau préavis d’arrêt de travail qui s’étendra sur l’ensemble du territoire national.
Trop c’est trop annonce les bureaux exécutifs du syndicat National des Banques, Assurances, Microfinances, Etablissements financiers et commerce du Mali (Synabef) et de la Fédération nationale du pétrole, commerces, assurances et banques (FENPECAB) suite aux licenciements et emprisonnements « abusifs », souvent en complicité avec certains magistrats, de plusieurs de leurs camarades en violation totale des règles régissant le syndicalisme.
Au-delà de ce qu’ils considèrent comme de « l’abus de pouvoir », ses syndicalistes dénoncent aussi l’indifférence l’inspection du travail et l’attitude sournois des plus hautes autorités du pays.
C’est pourquoi, longtemps calmes malgré leurs conditions difficiles pour ne pas augmenter la souffrance des Maliens en cette période de crise multiforme, le Synabef et la FENPECAB ont décidé de montrer désormais leurs muscles pour se faire entendre. Hélas, regrettent-ils que ça soit la seule alternative pour se faire écouter et respecter et Mali.
Depuis plusieurs mois, le Synabef et la FENPECAB assistent au licenciement, voir l’emprisonnement de plusieurs de leurs camarades parce qu’ils ont décidé de militer dans le syndicalisme, alors les codes du travail et la norme supérieur du Mali permet et garantissent la liberté syndicale. Une violation flagrante des textes du pays que le Synabef et la FENPECAB n’attendent plus tolérer surtout quand elles sont entretenues par ceux qui sont sensés les faire respecter (la justice).
« On soutient la transition, on continuera à soutenir la transition, mais cela ne veut pas dire se taire face à l’injustice », « nous ne travaillerons jamais avec ceux qui travaillent contre ce pays, mais quand la vérité doit être dite nous la dirons » a indiqué lors de cette assemblée générale, le secrétaire général du Synabef, Amadoun Ba qui promet aussi par la même occasion d’user de tous les moyens possibles pour obtenir la libération des syndicalistes licenciés ou enfermés successivement à Bereben, Sanké, BOA et autres.
Une occasion pour passer à revue toutes les manigances régulièrement orchestrées par des opérateurs économiques en complicité avec certains magistrats pour soutirer sinon dépouiller les établissements financiers sous le joug de procès « corrompus et complaisants ». « Il est constant que chaque affaire qui pointe le nez et qui concerne une banque est un business, est une traite pour certains magistrats » a-t-il indiqué mettant l’accent sur plusieurs cas qui témoignent que les banques sont considérées comme de vaches à lait par certains magistrats au Mali.
« Nous vous avons réuni ici pour parler de certains faits graves. Tous inadmissibles en tant que syndicat, en tant que travailleurs, en tant que malien tout court » a-t-il indiqué tout en rappelant que cette action n’entrave en rien leur amour pour la patrie qui a été d’ailleurs plusieurs fois manifesté lors de la crise économique qu’a connue le Mali.
« Notre position est sans ambages, il s’agit du retour immédiat et sans condition de nos camarades violentés injustement depuis plusieurs mois » a-t-il indiqué précisant qu’un préavis de grève sera bientôt déposé sur la table du ministre en charge de la fonction publique.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS