Le projet présidentiel «le Mali d’abord» est une véritable dédicace à la jeunesse de notre pays avec l’objectif de créer 200 000 emplois «directs et durables», sans oublier les milliers d’emplois indirects créés de septembre 2013 à l’horizon 2018 grâce à une mobilisation financière à hauteur de 250 milliards F CFA.
Le Ministère de l’Emploi et de la Formation s’est attelé, dès septembre 2013, à l’atteinte de cet objectif à travers la poursuite des travaux visant à concevoir la Politique nationale de l’emploi (PNE) et son Plan d’action (PA). A ce sujet, des ateliers de validation ont été organisés en 2014. Les documents de la PNE et son PA ont été ainsi adoptés en mars 2015 par le Conseil des ministres, en attendant la disponibilité des ressources financière pour la mise en œuvre de ce PA.
En effet, la PNE, à travers son PA, contribue à l’accroissement des opportunités d’emploi «décent et durable», tel que décliné dans la vision du chef de l’Etat, en prenant en considération les trois défis majeurs qui sont liés à la problématique de l’emploi : l’insuffisance structurelle de l’offre d’emplois productifs et décents ; le faible niveau de capital humain et la faible employabilité de la main-d’œuvre et le dysfonctionnement du marché du travail en termes d’information sur l’emploi, l’organisation du marché et de capacités institutionnelles.
Ces orientations de la PNE sont en outre adossées aux axes stratégiques du CSCRP 2012-2017, aux différents documents de politiques sectorielles, aux différentes lois d’orientation majeures votées par l’Assemblée nationale (Loi d’orientation agricole, Loi d’orientation sur le développement du secteur privé, etc.), au Code des investissements, au Code des impôts et au Code du travail. Il s’agit de leviers devant permettre l’amélioration de l’efficacité en termes de création d’emplois des politiques nationales et en particulier des politiques sectorielles dans les secteurs productifs ; le développement du secteur privé (formel et informel) ; le renforcement de l’action spécifiquement centrée sur l’emploi ; la prise en compte de la politique de développement des villes ; la prise en compte de la politique de l’environnement.
Le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle a également pris à bras le corps la problématique de la fiabilité des chiffres relatifs aux demandeurs d’emploi dans notre pays et même dans l’espace UEMOA en mettant en place l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (ONEF) à travers l’ordonnance n°2013-024/P-RM du 30 décembre 2013. Cette ordonnance a été ratifiée par l’Assemblé nationale par la loi n°2014-012 du 26 mai 2014, ouvrant la voie à l’autonomisation dudit ONEF comme demandé à tous les pays membres de l’espace UEMOA.
C’est ainsi que l’ONEF a réalisé, entre 2014 et 2015 : une enquête sur les perspectives de recrutement et les besoins en formation auprès des entreprises formelles (750 entreprise enquêtées), en 2015 ; un rapport annuel situationnel sur le marché du travail réalisé en 2014 et en 2015 ; sept rapports thématiques sur l’emploi ; une enquête sur l’insertion des diplômés de l’enseignement technique et professionnel au Mali, en 2016 ; un bulletin sur le marché du travail en 2016.
En perspective, l’ONEF entend réaliser des études sectorielles sur les besoins de recrutement et les besoins en formation des entreprises du secteur formel, ainsi que des études sur le suivi de l’insertion des diplômés du supérieur, du secondaire technique et de la formation professionnelle, en plus de la collecte et de la publication trimestrielle des statistiques sur les créations d’emploi, sans oublier la réalisation régulière des enquêtes emplois.
Le taux des 200 000 emplois réalisé à 62,80 % Parallèlement à ce travail de conception, de collecte et d’analyse, le département de l’Emploi et de la Formation professionnelle a régulièrement compilé et partagé avec la presse les données statistiques relatives à cette promesse présidentielle, celle de créer 200 000 emplois décents au cours de son premier quinquennat 2013-2018. L’on comptabilise ainsi, en 2013, 15 189 emplois créés dans le secteur formel, les emplois informels représentant 98 % des emplois non comptabilisés.
En 2014, l’on dénombre 32 618 emplois créés dans le secteur formel, dont 96 % d’emplois informels. Pour ce qui est de l’année 2015, on note 58 967 emplois créés dans le secteur formel contre 96,4 % pour les emplois informels. Enfin, du 1er janvier au 31 juillet 2016, on comptabilise 18 818 emplois créés dans le secteur formel. Ce qui fait un total de 125 592 emplois créés dans le secteur formel, du 1er septembre 2013 au 31 juillet 2016, soit 62,80 % des 200 000 emplois promis par SEM Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République, chef de l’Etat.
« C’est le dynamisme de l’économie qui crée de l’emploi. Si l’économie marche, l’emploi marche », souligne cependant la Directrice nationale de l’emploi (DNE), Mme Dicko Fatoumata Abdourahmane Dicko.
Il va alors falloir inverser la tendance actuelle où c’est le secteur tertiaire qui crée le plus d’emplois, en favorisant le secteur industriel avec les PME/PMI qui soient adaptées à la structure et à la taille de notre économie, plaide pour sa part le ministre Mahamane Baby, avant de préciser : «Ce sont des sources officielles, crédibles et vérifiables dont les chiffres sont communiqués à la presse sans fard ni aucune espèce de manipulation quelconque».
A signaler que ces données sont collectées auprès des structures ci-après : les «Points focaux emploi» des institutions de la République et des départements ministériels, pour les emplois créés par les projets et programmes du gouvernement ; le Centre des concours de la fonction publique, pour les fonctionnaires de la fonction publique de l’Etat ; la direction générale des collectivités, pour les fonctionnaires des collectivités ; la direction des ressources humaines du secteur de la défense et de la sécurité, pour les emplois militaires ; la direction nationale du travail, pour les emplois occupés par des expatriés ; et les directions régionales du travail, pour les emplois de nationaux constatés par un contrat de travail.
Les gladiateurs de l’emploi En ce qui concerne les jeunes de façon spécifique, leur sort est pris en compte par l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) par le biais de trois (3) composantes majeures : l’employabilité, la culture entrepreneuriale et le financement. Ainsi, au titre de la composante 1, ce sont 11 263 jeunes qui ont pu bénéficier du renforcement de leur employabilité à travers le stage de formation professionnelle, l’apprentissage et la reconversion/adaptation pour un montant total de 3 134 976 790 F CFA ; 9 095 jeunes qui ont été formés sur les chantiers écoles HIMO (aménagements de pistes rurales, périmètres maraîchers et irrigués, pavage et dallage des rues, enrichissement des forêts) et la création de 139 808 journées de travail pour un montant de 888 371 232 FCFA.
Au titre de la composante 2, 12 760 jeunes ont été formés, sensibilisés en entrepreneuriat et/ou incubés pour un montant de 609 683 733 F CFA ; et 50 agents des bureaux d’études partenaires formés pour un montant de 8 608 000 F CFA. Enfin, la composante a permis la création de 2467 emplois directs à travers le financement de 1973 projets pour un montant 2 225 025 000 FCFA ; et la mise en place d’une ligne de crédit d’un montant de 100 millions FCFA pour le financement des jeunes des camps militaires du Mali.
En termes de perspectives pour les douze (12) mois à venir, au titre de la composante 1 : 6 400 jeunes bénéficieront des actions de renforcement de l’employabilité pour un montant de 4 074 228 316 F CFA ; 600 jeunes seront formés sur les chantiers écoles HIMO et la création de 30 000 journées de travail pour un coût prévisionnel de 796 104 685 FCFA ; et 80 jeunes agro-entrepreneurs seront installés sur la plaine de Tiroguel (région de Mopti).
Pour la composante 2 : 14 000 jeunes bénéficieront des activités de sensibilisation et formation en entrepreneuriat pour un montant de 693 849 481 F CFA ; en plus de la mise en place d’une pépinière d’en.000 F CFA. Au titre de la composante 3 : 1404 projets de jeunes seront financés pour un montant prévisionnel de 3 612 943 364 F CFA (PME/PMI, GASANU 2, Coopératives de Konna, Fontaine de vie, Points services Relais WARI, PROCEJ, 2ème phase du programme de pisciculture à cages flottantes) ; sans oublier le recouvrement des prêts pour assurer le caractère revolving du Fonds national pour l’emploi des jeunes (FEJ) dont la mise en place est fort opportunément annoncée dans le projet présidentiel.
En plus de l’APEJ, il y a l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) qui ambitionne de créer 2000 emplois durables par an, indépendamment de son appui traditionnel à la formation et à l’apprentissage à travers une structure dédiée à cette cause, à savoir : le Centre de formation professionnelle (CFP).
Le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) n’est pas non plus en marge du processus visant à contribuer à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de Formation professionnelle qualifiante, continue et par apprentissage (FPQCA) en apportant une assistance technique et financière aux entreprises et autres opérateurs économiques des secteurs moderne et non structuré, ainsi qu’aux organismes de formation privés et parapublics de droit malien dans le cadre de l’élaboration et de la réalisation de leurs plans et projets de formation ou d’équipement, en plus des études spécifiques pour mieux informer les décideurs sur les orientations du Fonds. Le gouvernement, à travers ce Ministère, est également en négociation avec la BOAD en vue de nouer un partenariat visant à financer la création d’emplois pour 11,8 milliards de F CFA.
Le département travaille aussi avec l’AFD pour la réalisation des projets périurbains.
Source : CCOM/MEFP
Source: L’Enquêteur