Pour concrétiser le programme présidentiel en faveur de la jeunesse, le Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes (Procej) est en train de multiplier les initiatives pour offrir des opportunités de formation et d’emplois à des milliers de jeunes diplômés, déscolarisés et non scolarisés. Plus de 35 000 jeunes seront concernés par le Procej, sur 5 ans (2014-2020), pour un financement de la Banque Mondiale de plus de 31 milliards de FCFA.
En juin 2014, le gouvernement du Mali a lancé le Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes, dont le but est d’améliorer l’éducation et la formation pour l’employabilité et les possibilités d’emploi créées par le secteur privé pour les jeunes du Mali. Un projet ambitieux qui vise à sortir de la précarité des centaines, voire des milliers de jeunes de notre pays. Le Procej entre, en fait, dans le cadre de la réalisation de la promesse du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de créer 200 000 emplois et de mobiliser environ 250 milliards de FCFA pour l’insertion socio économique des jeunes du Mali, d’ici la fin de son quinquennat.
Pour l’atteinte de cet objectif, plusieurs initiatives sont en cours au niveau du département en charge de l’Emploi, dont naturellement le Procej. Qui est structuré en trois principales composantes, notamment « l’éducation et la formation pour l’employabilité » ; « la création d’emplois par le secteur privé » ; et « l’appui institutionnel aux PME/PMI ».
Pour la composante I, on a commencé à poser des actions et à égrener quelques résultats. Ce projet, qui entend créer des emplois et développer les compétences de la jeunesse, est déjà en train de soutenir l’enseignement technique en renforçant la formation technique et professionnelle. Six établissements publics de l’enseignement technique et professionnel, ont été déjà sélectionnés pour, entre autres, créer ou renforcer des filières de formation adaptées au marché de l’emploi. Il s’agit de l’Institut de formation professionnelle (IFP) de Bankass, spécialisé dans l’élevage ; de l’IFP de Ségou (Agroalimentaire) ; de l’IFSA de Banankabougou (BTP) ; du CFP Missabougou (Agroalimentaire et BTP) ; de l’IFP Sony Ali Ber ; et de l’IFP industriel de Kayes (Mines et services auxiliaires).
Le Procej est en train d’appuyer ces établissements dans la réhabilitation ou la construction des infrastructures, le renforcement des équipements et outillages, la formation du personnel administratif et des formateurs, la révision ou l’élaboration des programmes de formation, l’amélioration du modèle de gestion, en introduisant le contrat de performance et en renforçant les liens avec les secteurs productifs.
Pour un objectif de 24500 jeunes déscolarisés ou non scolarisés à encadrer en 5 ans, le Procej a pu initier la formation de 4700 jeunes ruraux et urbains. Qui vont aussi bénéficier d’équipement et de suivi pour se prendre en charge. Ces jeunes formés, à travers le Fonds d’appui à la formation professionnelle et l’apprentissage (FAFPA), bénéficient à la fois d’une subvention et si nécessaire d’un crédit pour financer leur plan d’affaires.
Ce n’est pas tout. Des établissements privés d’enseignement technique et professionnel (10 à 12) seront sélectionnés pour bénéficier des mêmes avantages que ces établissements publics désignés. Déjà, en 2015, des études de dimensionnement ont été réalisées pour évaluer le coût du programme. Un fond compétitif de 2, 5 milliards de FCFA, a été mis en place et sera attribué par appel d’offres. Pour cette année, celui-ci est déjà lancé et sera clôturé le 31 de ce mois. Avec ce fond, les établissements privés retenus peuvent bénéficier d’une subvention pouvant atteindre 200 millions de FCFA.
S’agissant de la deuxième composante, elle vise à promouvoir l’emploi des jeunes par la solution entrepreneuriale. Elle apportera des opportunités aux jeunes déscolarisés, peu ou pas diplômés comme aux autres jeunes diplômés. Cette composante a deux volets à savoir « la promotion de l’entrepreneuriat pour les jeunes faiblement scolarisés et déscolarisés ». Ce volet va permettre de former 10 000 jeunes de 21 à 35 ans, sur lesquels 3000 seront retenus pour le financement de leurs micros entreprises. Ce qui va créer le double, voire le triple en termes d’emplois.
En 2015, 2100 jeunes, avec la particularité d’être en activité, ont été sélectionnés dans le cadre de cette composante. Parmi eux, 750 ont bénéficié de financement du Procej.
En 2016, ils seront 3000 à être sélectionnés, dont 1080 bénéficieront de financement.
Le second volet concerne « la promotion de l’entrepreneuriat pour les jeunes diplômés ». Il offre des possibilités de création de nouvelles entreprises ou de consolidation d’entreprises existantes pour les jeunes, âgés de 18 à 35 ans, ayant au moins le niveau de l’enseignement secondaire (BT et plus), à travers l’organisation d’un concours national de Plan d’affaires, avec une commission de sélection et un jury pour l’attribution. Ceux-ci sont composés, en majorité, de personnalités du secteur privé et des spécialistes du monde des affaires. Il s’agit, pour le Coordinateur du Procej, Drissa Ballo, d’éviter que l’Etat soit taxé de favoritisme dans le choix des plans d’affaires.
Les bénéficiaires peuvent, eux-aussi, avoir deux types de financement : une subvention comprise entre 1 à 5 millions de FCFA et un prêt dont le montant ne peut excéder 15 millions de FCFA. « Le but est d’éviter de trop endetter les jeunes… », a expliqué M. Ballo. Ce volet concerne 1000 jeunes dont 500 seront financés par le Procej. En plus du financement, les récipiendaires seront également accompagnés par le projet pendant une année.
En 2016, il est prévu de prendre 250 jeunes diplômés, sur lesquels 75 seront retenus pour un financement. Le programme, pour sa première phase, sera lancé le mois prochain (avril).
En plus de ces deux composantes, il y a une troisième (Appui aux PME/PMI) qui vise à accompagner ou à renforcer des entreprises nationales dans le seul but de créer des emplois, à travers la mise en place d’un fond à coût partagé et d’une ligne de garantie pour faciliter l’accès au crédit. Cette composante ne fait pas de différence entre les entrepreneurs ou chefs d’entreprises. Jeunes, vieux, et femmes peuvent prétendre à ce programme pour améliorer ou renforcer leurs capacités à créer des emplois.
Pour une bonne exécution de ces différentes tâches, le Procej travaille en collaboration avec des agences d’exécution, notamment l’APEJ, le FAFPA, le FARE et un cabinet privé (CECI) d’un Groupe franco-canadien.
Idrissa Maïga
Source: Le Repère