Pour son dernier voyage à l’étranger avant la fin de l’année, Emmanuel Macron a choisi de rendre visite aux soldats français de Barkhane dans la base aérienne 101 à Niamey, au Niger. Le président français fêtera Noël en compagnie des troupes françaises. Il doit rentrer à Paris, samedi 23 décembre après le déjeuner.
Fêter Noël
Le programme de cette visite est assez léger. Il est attendu pour dîner avec les soldats, vendredi soir. Environ 700 d’entre eux devraient être de la fête. Des Français, bien entendu, mais aussi des soldats allemands et américains. Le dîner est préparé par le cuisiner de l’Élysée, précise-t-on dans l’entourage du président.
Le lendemain, il ira visiter le dispositif aérien : les drones, les Mirage 2 000 et les avions de transport tactique. Ensuite, il rencontrera le président nigérien Mahamadou Issoufou. Après un déjeuner de travail, il quittera Niamey.
Le sens de ce voyage
« C’est un signal politique fort adressé à un partenaire engagé aujourd’hui sur tous les fronts et avec qui la France a une relation de confiance particulièrement solide », déclare la présidence française. Pour l’Élysée, le président nigérien est l’un des « piliers solides » du G5 Sahel, le projet de la force africaine soutenue par la France et qui réunit la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
L’armée française dispose de plusieurs emprises dans ce pays dont Madama, en face de la Libye. D’autres nations sont présentes dans la région dont les États-Unis. Les Italiens devraient aussi déployer des troupes dans le nord du Niger pour aider Niamey à sécuriser sa frontière avec la Libye.
Les inquiétudes de l’Élysée
Si Mahamadou Issoufou rassure les Français, c’est moins vrai du président malien Ibrahim Boubak Keita (IBK). Il ne semble plus en odeur de sainteté à Paris. « Il a beaucoup déçu », confie un proche du dossier. La violence se propage dans tout le pays. L’insécurité n’est plus cantonnée au nord, elle touche désormais le centre et commence à se répandre au sud. Mardi, des affrontements ont même eu lieu sur le campus de l’université de Bamako, entraînant la mort d’un étudiant.
Le retour annoncé de l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), ce dimanche complique la donne au Mali. Chassé du pouvoir en 2012 en raison de son incapacité à défendre le nord du Mali, l’arrivé d’ATT à Bamako n’est pas de nature à rassurer les amis du Mali.
Alger inquiète
Autre point d’inquiétude : Alger. Le 13 décembre, aucun représentant algérien n’a participé à la rencontre sur le G5 Sahel organisée par Paris à la Celle-Saint-Cloud. Pourtant, le président français ne ménage pas sa peine pour obtenir le soutien de l’Algérie à la force conjointe du G5 Sahel. Proche de certains chefs djihadistes, Alger reste hostile au retour massif des soldats français à sa frontière. Pire, selon un diplomate français, « Alger n’attend qu’une chose : nous voir partir du Sahel. »
Source: .la-croix.com