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Embargo sur le Mali : quelles conséquences éventuelles ?

Le Mali a écopé d’une série de sanctions de la part de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). De la suspension du pays des instances de l’organisation au gel des avoirs et à l’interdiction de voyager pour les membres du gouvernement, notamment, elles lui laissent la possibilité de pouvoir encore négocier. Mais si l’organisation maintient une posture ferme, des sanctions économiques plus dures ne seront pas sans conséquences pour le Mali et d’autres pays de la sous-région.

« Le commerce entre le Mali et les autres pays de l’UEMOA a été marqué par une augmentation de 14,8% de la valeur totale des flux échangés, atteignant un montant de 1 341,1 milliards en 2019 contre 1 168,3 en 2018. La part des pays de l’Union dans les exportations totales s’est établie à 10,8% en 2019, après 14,1% en 2018 », selon la Balance des paiements et position extérieure globale du Mali (BCEAO).

Si l’importance de ces échanges rend difficile l’éventualité de sanctions économiques plus dures, la CEDEAO peut s’inscrire dans celles envisagées par les Nations Unies, comme l’interdiction de commercer avec un pays particulier, par exemple.

Interdépendance

Mais « la co-dépendance économique entre le Mali et les autres membres de la CEDEAO n’est pas favorable à l’institution d’un vrai embargo », explique le Dr Ilo Allaye Diall, enseignant-chercheur, Directeur du complexe Miriblon. En outre, l’exemple guinéen « faisant que ce pays partage la même situation que le Mali, ferait courir à la CEDEAO le risque d’une dislocation de son espace si elle devait en arriver à l’extrême que constitue l’embargo ».

En effet, l’éventualité de telles sanctions signifie que ces pays devront renoncer « aux frais de douane et de transit des biens de divers horizons passant par leurs ports en direction du Mali, qui court le risque de se trouver assez vite à court de produits de première nécessité », ajoute le Dr Diall.

En 2019, les importations globales du Mali, sur la base de leur valeur CAF, ont progressé de 14,7% pour s’établir à 3 008,3 milliards. La part des pays de l’Union dans ces importations est ressortie à 36,9% (1 109,5 milliards) en 2019, contre 33,8% (887,6 milliards) en 2018. Ces importations communautaires mettent en évidence le Sénégal et la Côte d’Ivoire comme principaux fournisseurs. Les parts respectives de ces deux pays étaient respectivement de 19,1% et 11,4% en 2019, après 18,2% et 14,5% en 2018.

Fatoumata Maguiraga

Source : Journal du Mali

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