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Élevage du zébu maure : LE PRODEZEM A OBTENU DES RÉSULTATS SATISFAISANTS

Le Projet d’appui au développement de l’élevage du zébu maure dans le cercle de Nara (PRODEZEM) est co-financé par le royaume de Belgique et le gouvernement malien pour un montant de 5,772 milliards Fcfa. L’objectif global visé par le projet est l’atteinte de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté dans le cercle de Nara. L’objectif spécifique du projet est la productivité des systèmes d’élevage grâce à l’amélioration des conditions d’élevage et la sélection du zébu maure. Il couvre les 11 communes rurales du cercle de Nara.

Le projet a obtenu des résultats appréciables salués par les bénéficiaires et le partenaire belge. Mme Kané Rokia Maguiraga, ministre de l’Élevage et de la Pêche, accompagnée d’une importante délégation, s’est rendue il y a quelques jours dans le cercle de Nara et notamment dans certaines communes d’intervention pour faire le constat de cette réussite. Ainsi, de façon générale, le PRODEZEM a réhabilité 4 périmètres pastoraux et créé trois nouveaux. Ces actions ont eu pour effet d’augmenter la durée d’exploitation de ces espaces passant de 60-90 jours par an à 240 jours avec une capacité d’abreuvement des animaux de 4000 têtes par jour. La mise à disposition de l’eau potable au bénéfice des populations a délivré les femmes des corvées d’eau sur des distances très éloignées de leurs domiciles. En fonction des localités, les femmes ont saisi cette opportunité pour s’adonner à des activités génératrices de revenus tels le tissage de nattes à Gringalè Peulh (commune de Niamana).

Par ailleurs, la réhabilitation et la création de périmètres pastoraux ont permis la stabilisation des troupeaux et par conséquent une réduction relative du déplacement des troupeaux vers les zones agricoles. Aussi, la délimitation, le bornage des périmètres pastoraux ainsi que la réalisation des pare-feux autour de ces espaces ont permis de les sécuriser. Des campagnes de sensibilisation, d’information et d’éducation ainsi que la création de brigades anti-feux ont contribué à réduire significativement les feux de brousse de 180.000 hectares en 2010, à seulement 8000 hectares en 2015. Ce qui a permis de préserver le maximum de ressources fourragères pendant une bonne période de l’année.

Les travaux de récupération de 1000 hectares de sols dégradés ont consisté en des actions d’amélioration de la couverture végétale (arbustive et herbacée). Ce couvert végétal constitue un frein naturel à l’érosion hydrique et améliore l’infiltration des eaux de surface dans le sol pour alimenter les nappes phréatiques et aquifères. Ce sont ces eaux souterraines qui alimentent les puits et les forages pour l’abreuvement des troupeaux.

La mise en place d’un réseau de santé animale de proximité constitué par 5 cabinets vétérinaires ruraux et 40 éleveurs relais a permis de former un cadre formel de concertation. Les cabinets vétérinaires sont gérés par des promoteurs privés, détenteurs de mandats sanitaires délivrés par l’État. Un réseau de 11 banques d’aliment bétail équipées, régulièrement approvisionnées et entièrement gérées par les éleveurs a contribué à réduire considérablement les effets néfastes de la période de soudure sur les animaux et limiter les spéculations sur les intrants. Une récente évaluation de l’appui à 500 ménages vulnérables, sur lesquels figurent 215 femmes, dotés en noyau de petits ruminants (5 chèvres, un bouc ou 5 brebis, un bélier, selon les cas), 500 ânes et 500 charrettes, a fait ressortir que plus de 300 d’entre eux ont émergé de l’extrême pauvreté.

Des appuis aux filières lait et bétail/viande ont contribué à l’émergence de 6 groupements de femmes transformatrices de lait cru local. Elles sont organisées en sociétés coopératives simplifiées. Entre 2015 et 2016, ces femmes ont collecté et transformé 11.000 litres de lait cru local. La construction d’une mini laiterie à Nara, des centres de collecte et de transformation du lait dans les communes de Ballé, Dilly, Goumbou, Guiré et Mourdiah, a boosté la production laitière à travers le cercle. Elle a éveillé un grand intérêt autour de cette activité, en grande partie menée par les femmes.

La construction des infrastructures communautaires d’élevage (marché à bétail, parcs de vaccination, aires d’abattage et de séchage de cuirs et peaux, de boucherie et de laiterie) a significativement amélioré la santé animale, l’hygiène et la commercialisation des produits d’élevage.

Selon les conclusions d’une étude commanditée par le PRODEZEM, sur « l’analyse de la situation actuelle de chaîne de valeurs de la filière bétail/viande et l’identification des pistes d’actions pour l’amélioration de ses performances économiques et sociales», il est apparu que dans le cercle de Nara, l’élevage génère un flux financier d’environ 50 milliards Fcfa. Compte tenu des résultats encourageants atteints sur le terrain et à la suite des audits et évaluations positifs, la commission mixte Mali-Belgique tenue en juin 2016 a abouti à la signature d’un nouveau programme de coopération 2016-2019.

Moriba COULIBALY

 

Source: Essor

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