La pandémie de la Covid-19 a fait son apparition au Sahel et en Afrique de l’Ouest dans un contexte déjà marqué par une accumulation de crises multiples et récurrentes, principalement dans les zones pastorales, selon l’analyse réalisée par l’Inter-réseaux Développement Rural.
Les difficultés découlant de ces crises à répétition ont été aggravées par la brusque escalade des risques provoquée par l’arrivée du coronavirus qui s’est répandu en l’espace d’un mois sur l’ensemble des seize pays ouest-africains.
Dans le souci d’endiguer la pandémie, les gouvernements de la plupart des pays de la région ont adopté des plans de riposte. Bien qu’étant justifiées par des impératifs sanitaires, les mesures publiques de confinement total ou partiel, ainsi que les décisions de restriction des déplacements et de fermetures des marchés ont entraîné des impacts socio-économiques importants, selon le document, qui ont affecté les conditions de vies des communautés pastorales et agropastorales, ainsi que les activités d’élevage.
Ces mesures ont causés, de nombreux transhumants, qui se sont bloqués dans des espaces transfrontaliers sans pouvoir continuer vers leur destination finale, ni rebrousser chemin et ont contribué à accroître fortement la pression exercée sur les ressources pastorales disponibles localement.
Elles ont également perturbées la mobilité du bétail. Hors, dans leur zone de résidence, ces points d’eau ne sont pas suffisants pour approvisionner correctement l’ensemble du bétail présent dans la localité.
En plus de cela, l’expansion de la pandémie s’est accompagnée de risques sanitaires accrus pour les familles d’éleveurs, compte tenu du déficit d’infrastructures d’approvisionnement en eau potable, des conditions de vie précaires dans les camps des personnes déplacées, et de l’absence d’offre de services sanitaires dans les zones pastorales.
Par ailleurs, l’Inter-réseaux a recensé, en février 2021 ; 12 378 éleveurs et 441 650 animaux bloqués dans les zones transfrontalières en raison de la Covid-19.
Ainsi des concentrations d’animaux très forte dans les régions de blocage des transhumants Forte, dont, 95% Très élevée ; 75-95% Élevée 55-75% ; Modérée 55%.
A cela vient s’ajouter le passage répété des feux de brousse dans plusieurs zones dès le début de la saison sèche constituant une menace , pour, la disponibilité des ressources alimentaires du bétail à l’approche de la prochaine soudure pastorale.
Il est également signalé dans le document qu’âpres quelques tensions, les marchés à bétail sont restés ouverts ; mais l’activité a été affectée par les restrictions de déplacement.
Pour couvrir ces impacts, l’Inter-réseaux a fait quelques recommandations telles que l’accompagnement des États sahéliens afin qu’ils puissent disposer d’outils appropriés et efficaces d’aide à la décision, notamment pour le comptage des animaux en déplacement et leur localisation, en vue d’améliorer la gestion des flux de transhumance transfrontalière du bétail entre le Sahel et les pays côtiers.
Il préconise aussi le suivi de l’application des mesures politiques consacrées à l’accompagnement ou à la régulation du secteur pastoral, en vue d’évaluer leur niveau de mise en œuvre et d’apprécier leur impact socio-économique sur les populations qu’elles visent.
Autre proposition non moins pertinente, l’encouragement des actions innovantes permettant d’intensifier les campagnes de sensibilisation par les radios rurales et la téléphonie mobile, et favoriser la mise à disposition des kits de protection collective et individuelle contre le coronavirus.
Nonobstant l’amélioration, des conditions d’alimentations et d’abréviation du bétail, le secteur pastoral a été peu pris en compte dans les plans de soutien adoptés par les pouvoirs publics, selon les indications dans le document.
Par AMINA SISSOKO
Source : Info-Matin