Annoncées au 17 décembre prochain, les régionales couplées aux élections de conseils de cercle et aux communales partielles semblent s’éloigner de cette échéance pour de bon. En plus d’être tacitement révélé par le ministre de l’administration territoriale, au sortir de sa traditionnelle concertation avec les partis politiques, un report desdites joutes est à l’évidence la tendance qui se dessine au plus haut niveau de l’exécutif. De source crédible, en effet, l’effectivité de la mesure ne dépend plus que de la recherche d’une porte de sortie et de la formule la plus confortable pour plus hautes autorités.. Et pour cause, il nous revient d’une réunion restreinte à la Primature en a déjà admis le principe après le constat d’une impossibilité réelle de se conformer au décret de convocation du collège électoral en moins d’un mois de la date retenue. Il va sans dire que le gouvernement va se donner le temps de lever tous les obstacles à la tenue des joutes, lesquels se résument essentiellement aux réserves soulevées par les mouvements armés sur le contenu et la forme du Code des collectivités territoriales. Des écueils ont également trait aux enjeux politiques des régionales pour le principal protagoniste de l’Accord, qui ne paraît pas rassuré, pour l’heure, de tirer les dividendes communautaires des acquis arrachés à l’Etat malien en termes de libre administration des collectivités ciblées au Nord. En lieu et place donc de consultations électorales saccadées et en dents de scie, les hautes ont préféré remettre les joutes à mi-mars 2018, soit trois mois environ avant la prochaine présidentielle. Celle-ci risque-t-elle affectée outre mesure par une probable perturbation de ce nouveau calendrier ? Tout dépend des arrangements et concessions sur lesquels l’Etat conviendra avec le principal mouvement armé autonomiste, un partenaire désormais incontournable dans la continuité de l’Etat et des institutions républicaines. La CMA, il s’agit d’elle, avait déjà prévenu que le rendez-vous électoral de décembre ne serait qu’une chimère avec la promulgation d’un code des collectivités dans sa caution. À quel prix va-t-elle vendre la tenue de la présidentielle 2018 sans application intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation ? Wait and see.
Abdrahamane keita
Source: Le Témoin