Les périodes électorales sont celles durant lesquelles nous assistons à des scènes tristes. Au cours de ces périodes, nous observons ce qu’on serait tenté d’appeler l’achat de la conscience des populations. Plusieurs de nos jeunes sœurs et frères courent après les billets de banque, d’autres après des sacs de riz, des bidons d’huile ou des promesses trompeuses.
Plusieurs de nos mères vont se mettre dans des rangs interminables et y passer toute la journée à attendre leur tour pour recevoir leurs sacs de riz ou des billets de banque. Et que dire des chefs de village, des notabilités religieuses à qui l’on rend des visites incessantes, juste pour quémander leurs suffrages. Que dire de ces élèves et étudiants qui abandonnent les cours pour risquer leur vie et leur avenir en conduisant à vive allure au cours de ces campagnes électorales ? Les élections législatives partielles du 7 août 2016 à Baraouéli n’ont pas échappé à ce triste scénario. En effet, ce second tour a été l’occasion pour le secrétaire général de la section URD de ce cercle de dilapider un peu ses sous récoltés à l’Assemblée nationale. Car l’homme n’a pas lésiné sur les moyens pour corrompre les chefs de village et de quartiers pour la cause de son candidat, avec des portables et des enveloppes. Vue l’importance des sous distribués, les responsables politiques de la majorité présidentielle ont décidé d’apporter leur soutien au candidat de l’Adema/ Pasj. La suite est connue ! Le candidat du parti de l’Abeille remporte ce second tour. Mais, lors de leur point de presse organisé le mercredi 10 août 2016, les responsables de l’URD ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer le comportement des responsables de la mouvance présidentielle. Allant jusqu’à indexer le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita en personne. Et comme il est de bonne guerre en politique, le perdant d’une élection en Afrique en général et au Mali en particulier cherche toujours à justifier sa débâcle. Et c’est toujours l’adversaire qui est le fossoyeur. Mais il serait judicieux de se poser une question: quelle défense de nos droits pourrait-on attendre d’une personne à qui on a pris de l’argent avant de voter pour elle ? Tout en nous gardant de donner une réponse à cette interrogation, nous croyons que le premier objectif de cette personne serait de récupérer les sous dépensés lors des campagnes électorales. Et puisque l’homme est un éternel insatisfait, il continuera à réfléchir à comment se faire encore plus d’argent pendant que les revendications de la population sont toujours rangées dans les tiroirs. Il est important que chaque citoyen prenne conscience en sachant que voter pour un candidat n’est pas synonyme de vendre sa conscience. Le droit de vote est un droit civique et un devoir patriotique qui doit se faire en toute liberté.
Paul N’GUESSAN
Source : Le Prétoire