A 40 jours de l’élection présidentielle au Mali, le front social est de nouveau en ébullition. Le comité syndical de la Direction nationale du contrôle financier est, depuis hier lundi 18 juin 2018, en grève de 72 heures et menace d’observer une autre grève de 5 jours à compter du 25 juin 2018 pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. En outre, le Syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (Syltae) est sur le même pied de guerre. Pour la satisfaction de leurs doléances, ce syndicat entend observer une grève de 72 heures à partir de demain mercredi (20 juin 2018). D’autre part, dans une déclaration conjointe en date du lundi 18 juin 2018, les comités exécutifs nationaux du Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali (SYNAC) et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) exigent du gouvernement la protection des représentants de l’Etat, après l’agression de plusieurs d’entre eux.
Décidément rien ne va plus au sein de l’administration malienne. Une situation explosive à 40 jours du scrutin présidentiel. L’Etat a maille à partir avec ses travailleurs. C’est le constat qui apparait, eu égard à la grogne des syndicalistes. Depuis hier, lundi 18 juin 2018, le comité syndical de la Direction nationale du contrôle financier est en grève « d’avertissement » de 72 heures. Si le gouvernement ne prête pas une oreille attentive à leurs doléances, ce service menace de remettre ça, pour observer une grève de 5 jours à compter du 25 juin 2018. L’objectif est l’amélioration de leur condition de vie et de travail.
Dans un communiqué en date du 1er juin 2018, le secrétaire général du bureau exécutif du comité syndical, Yaya Diabaté, invite ses membres à rester mobilisés. « Nous, comité syndical de la Direction nationale du contrôle financier avons décidé d’observer une grève d’avertissement de 72 heures allant du 18 au 20 juin 2018 », a déclaré le secrétaire général du Comité syndical. Il rappelle les différentes correspondances adressées au ministre de l’Economie et des Finances par rapport à l’adoption du décret relatif aux primes et indemnités à allouer aux personnels de la Direction nationale du contrôle financier, de la Direction générale du budget et de la Direction nationale de la Planification du Développement.
Yaya Diabaté indique aussi l’absence de réponse auxdites correspondances ; le temps mis pour introduire le dossier dans le circuit d’adoption et d’approbation et souligne que la grève est un droit inaliénable des travailleurs et insécable du droit et de la liberté syndicale.
Dans son préavis de grève en date du 31 mai 2018 adressé au ministre du travail de la fonction publique, chargé des relations avec les institutions, le bureau central du Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (SYLTAE), dirigé par Mohamed Kané, exige la relecture du décret N°96/044/P-RM du 08 février 1996 fixant les avantages accordés au personnel administratif et technique dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali.
Ce syndicat s’attaque aussi au décret N°05/464/P-RM du 17 octobre 2005 fixant la valeur du point d’indice de traitement des personnels occupant certains emplois dans les Missions Diplomatiques et Consulaires ainsi que leurs primes et indemnités. « Le SYLTAE bien que disposé au dialogue se réserve d’observer une grève de soixante-douze heures à compter du mercredi 20 juin 2018 à partir de minuit au vendredi 22 juin 2018 à 00 heure, au cas où le gouvernement ne donnerait pas de suite favorable à la relecture des textes cités ci-dessus et consignés dans le protocole d’accord en date du 17 juillet 2017 entre le gouvernement et le SYLTAE », indique le préavis de grève.
Autres organisations en ordre de bataille : le Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali (SYNAC) piloté par Ousmane Christian Diarra et le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) dirigé par Olivier Traoré. Ils invitent l’Etat à assurer la protection des représentants de l’Etat (Sous-préfets, préfets, gouverneurs etc) dans une déclaration conjointe en date du lundi 18 juin 2018.
Ils demandent au gouvernement de la République du Mali d’user de tous les pouvoirs à lui conférés par les textes pour assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat ; d’entreprendre toutes actions urgentes pour la libération du préfet de Ténenkou et de son chauffeur (portés disparus depuis le 8 mai); de réparer dans les meilleurs délais les dommages causés aux représentants de l’Etat dans l’exercice de leur fonction ; d’engager des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat sans considération de leur statut et de leur appartenance sociale et politique et d’informer régulièrement le SYNAC et le SYLTMAT des actions entreprises dans ce sens. Mieux, ces deux syndicats demandent de redéployer, sans délai, les représentants de l’Etat arbitrairement relevés de leurs postes ; de traiter avec dignité et déférence le représentant de l’Etat quelles que soient la circonstance et la nature des pressions. Et enfin, d’affecter, en relation avec le ministre chargé de la Sécurité, une garde rapprochée à chaque représentant de l’Etat à domicile et au service.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain