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Election présidentielle 2018 : Un chaos électoral se prépare

De l’arrivée des cartes d’électeur à leur distribution, les choses ne semblent pas bouger contrairement à l’optimisme qu’affiche l’administration territoriale. Une concertation s’impose entre les autorités en charge des élections et tous les acteurs politiques pour sauver la situation, sinon le processus électoral est en train d’aller vers un chaos électoral. Au moment où le conflit était dans le seul nord du Mali, l’Administration territoriale n’a pas pu organiser des élections crédibles (les communales) à plus forte raison de pouvoir le faire au moment où tout le pays est presque embrasé.

Le ministre Ag Erlaf est en train de préparer un chaos électoral au Mali. C’est le moins que l’on puisse dire. Les prémisses d’une impréparation  du scrutin du 29 juillet prochain sont déjà là. Si à Bamako, les longues files d’attentes tardent à se dissiper, dans les régions les électeurs ne semblent pas encore sentir les ferveurs d’une élection qui s’annonce époustouflante tant les enjeux sont énormes pour notre pays.

Nous nous rappelons qu’en 1997 où IBK était Premier ministre ce même chaos s’était produit avec l’absence de listes électorales. La plupart des membres du COPPO s’était  retrouvée en prison après une vague de contestation. Ce scrutin fut organisé par  maître Tapo à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), celui-là même qui a été désavoué récemment avec son projet de referendum.

Notre pays a eu un taux de participation de 15%. La même situation sinon pire que celle de 1997 se profile à l’horizon. A moins de 40 jours du scrutin, beaucoup de Maliens n’ont pas encore la possibilité de retirer leurs cartes d’électeurs à l’intérieur du pays. Bamako, la capitale où les moyens de transports sont plus disponibles que dans les régions et cercles, arrondissements, tous les électeurs ne sont pas encore en possession de leurs cartes.

Ils auront même du mal à les avoir tant les points de distribution ne leurs sont pas proches. Quel est le taux d’enlèvement des cartes à moins de 40 jours à Bamako et dans les régions? Personne ne pourra le dire. L’impréparation ne doit donc surprendre personne, car c’est dans la confusion qu’on peut facilement tirer les ficèles avec des textes alambiqués.

Le ministre de l’Administration territoriale, Ag Erlaf, peut-il dire le contraire? Nous nous rappelons jusqu’à présent les séquelles de l’impréparation  des communales passées qui ont divisé les populations de certaines communes. Par exemple dans la commune du Mandé jusqu’à présent, c’est une délégation spéciale qui gère les affaires courantes de la mairie. C’est pour dire qu’au moment où le conflit était dans le seul nord du Mali, l’Administration territoriale n’a pas pu organiser des élections crédibles à plus forte raison de pouvoir le faire au moment où tout le pays est presque embrasé.

Les électeurs ont  du mal à accéder à leurs cartes à cause de la distance qui les sépare des points de distribution. Selon nos sources, dans le  cercle de Bafoulabé, il n’y a qu’un seul point de distribution. Certaines communes sont à des dizaines, voire des centaines de kilomètres du point de distribution et l’électeur est obligé lui-même de se déplacer pour venir prendre sa carte.

Alors question : les partis politiques ont-ils la certitude d’avoir joué leur rôle de sensibilisation et que l’électeur du village a bien compris et convaincu  de son intérêt à aller retirer sa carte pour voter ? Rien n’est moins sûr ! C’est pour dire que dans les campagnes, il n’y aura pas de vote, car le 29 juillet est une période charnière de l’hivernage où le paysan n’a la tête qu’à son bétail  et son champ.

Le parti donc qui aura le plus de moyen de locomotion pourra faire transporter ses électeurs afin qu’ils récupèrent leurs cartes. Le régime est en train d’organiser le chaos électoral. Au même moment, l’on constate que les  différents candidats ne sont aveuglés que par les alliances et les ralliements.

Tous les partis politiques n’ont pas les moyens financiers et matériels comme la majorité, pour mobiliser ses militants dans les milieux ruraux afin de retirer leurs cartes d’électeurs en temps opportun.

L’opposition, quant à elle, a intérêt d’aller à l’essentiel en cette période charnière : permettre à ses militants d’accéder à leurs cartes d’électeur, sans laquelle on ne peut pas voter.

Fakara Faïnké

Source: Le Républicain

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