Népotisme, gabegie, nominations douteuses, atmosphère délétère, sont érigés en mode de gouvernance à EDM-sa. Ce qui compromet dangereusement la fourniture correcte de l’eau et de l’électricité. L’année 2018 sera marquée par deux grands défis en matière d’accès à l’eau potable et en énergie. Le premier consiste à assurer pleinement les services durant le mois de ramadan, compris entre le 16 mai et le 14 juin. Le second a trait aux élections présidentielles annoncées pour juillet et août 2018.
A la société EDM sa, on craint le pire au regard de la gestion catastrophique de la société, des choix hasardeux et de la mégalomanie outrancière du DG à bénéficier, semble-t-il, d’une protection solide.
Les cadres de la société EDM sa qui ont souhaité alerter l’opinion publique sur la catastrophe qui profile à l’horizon rappellent que le 02 janvier 2018, comme une toute première dans l’histoire d’EDM sa, le Ministre de l’Energie et de l’Eau se déplace lui-même pour présenter ses vœux 2018 à la société EDM. A cette occasion, Malick Alhousseini rappelle les enjeux de l’année 2018 : le carême et les élections générales, notamment les présidentielles, pour lesquelles le département attend une couverture en électricité à hauteur d’enjeu.
A cet effet, le Ministre de l’Energie et de l’Eau a rassuré la Direction Générale et les agents que l’accompagnement de l’Etat ne fera pas défaut, que la subvention d’une trentaine de milliards du Gouvernement sera versée. Avant de préciser : « il faut qu’EDM également balaie devant sa porte ».
A croire des cadres pétris dans le service durant plus de 15 à 20 ans, la bataille de la gestion sécurisée de 2018 en électricité semble compromise. Et pour cause : un climat social délétère, une gestion amatrice de la lutte anti-fraude, le copinage dans l’attribution des marchés et l’insupportable allusion à des soutiens, brandis comme un épouvantail contre toute remise en cause, y compris de bonne foi, de la gestion de Dramane Coulibaly.
Le nouvel organigramme adopté par le conseil d’administration d’EDM sa, sur proposition du Directeur Général Dramane Coulibaly, tomba comme une massue sur les cadres de la société. Le poste stratégique de Directeur de la production est confié à un camarade de promotion du DG, Mohamadou Touré, de profil Programmateur de travaux, au grand dam des dizaines d’ingénieurs et de machinistes, pétris de dix voire 20 ans d’expérience dans la production.
Au poste de Directeur des approvisionnements, pour une société qui vit de créances, une autre néophyte, recrutée quelques mois avant l’arrivée du DG Dramane Coulibaly, Mme Tékété. Elle est, dit-on, plus corvéable et malléable pour constituer un nouveau carnet d’adresses de clients et fournisseurs de la boite, selon les intérêts bien évidemment de Dramane Coulibaly. Du coup, des opérateurs, détenteurs sur EDM sa, d’une ardoise en attente de règlement de plus de 20 milliards de francs CFA sont écartés, au profit de fournisseurs néophytes et de peu de surface. Déjà, on assure que le stock d’hydrocarbure est menacé et que les câbles manquent, notamment du côté de Ségou.
La deuxième situation regrettable est l’affaire dite de la fraude à Koutiala. Il s’agit, selon les cadres d’EDM sa, d’une malheureuse cabale médiatique d’autopromotion, d’abord néfaste pour l’image d’EDM sa. Ensuite, pour le climat des affaires et surtout réductible à néant des efforts en cours depuis plusieurs années pour lutter contre la corruption à EDM sa.
En effet, ce genre d’affaires a éclaté, souvent plusieurs fois, avec les prédécesseurs de Dramane Coulibaly. Un des cadres d’EDM sa se rappelle que des clients avaient été mis en cause pour plusieurs centaines de millions de francs sous le Directeur Alpha Djitteye. Selon une stratégie discrète et efficace, l’intégralité de la somme a été recouvrée, les agents fautifs d’EDM sanctionnés sans ébruiter l’affaire, sans humilier des familles pour des raisons d’autopromotion, sans divertir le climat des affaires de la reprise des activités dans un Mali qui revient de loin.
Il apparait, preuves à l’appui, que les protagonistes de cette affaire de Koutiala (les huileries Fanta Mady Keita, Aboubacar Ouattara, Adama Dembélé, etc) ainsi que les agents d’EDM aient été soudoyés pour verser des pots de vin au DG Dramane Coulibaly, via son Directeur Juridique, avant qu’il ne soit pris de panique et saisir la justice. Il s’est donc emmurer dans la stratégie « leur parole contre la sienne » défendue par une batterie d’avocats, grassement rétribués sur les ressources déjà squelettiques d’EDM sa. Quel gâchis, regrettent les cadres d’EDM sa.
Et pourtant, argumente-t-ils, des sommes mirifiques disparaissent chaque mois, dans des cas de fraude similaires à celui de Koutiala. Tout EDM sa en sait quelque chose. Seulement, tout ce que pourront dire les prévenus de l’affaire dite de Koutiala, un coup de bluff, « sera retenu contre eux ». Malheureusement. Et les centaines de laissés pour compte à EDM sa, qui font de la fraude un système de gestion, n’en sont que plus tranquilles.
Mais cerise sur le gâteau de la déception, de l’humiliation pour les agents d’EDM sa, le mépris insolent du Directeur Général Dramane Coulibaly à rappeler qu’il reste intouchable.
Sur ce registre, des centaines d’agents d’EDM sa ne pardonnent ni au Ministre Malick Alhousseini, ni au Président IBK de leur avoir imposé « le monstre d’incompétence et d’arrogance » qu’est Dramane Coulibaly. Sa nomination comme Directeur Général d’EDM sa est la forme la plus achevée et la plus maladroite de la mauvaise gouvernance, nous a-t-on expliqué. Le pouvoir est donc averti, l’atmosphère est très dégradée, en raison des multiples maladresses. Bonjour donc le sabotage dans un domaine aussi sensible qu’EDM-sa. Le ministre Maïga est vivement interpellé pour s’assumer au risque de porter le discrédit. A suivre
Hamdy Baba
22 Septembre